« Bien sûr, nous tenons à saluer la nomination de militantes et militants antiracistes sur le comité-conseil. C’est un pas en avant de réunir des personnes elles-mêmes racisées autour d’une même table pour discuter de cet enjeu. Cependant, nous resterons vigilants, à l’affut des manœuvres dont ce gouvernement est capable pour vider de son contenu ou étouffer toute initiative porteuse de changement. Déjà, on sent un glissement du vocabulaire de la part du gouvernement. Les personnes racisées qui luttent pour la mise d’une commission et qui ont d’ailleurs signé une lettre ouverte ce samedi ne sauraient se satisfaire d’une "consultation" vaguement publique, d’un sondage en ligne ou de tout autre écran de fumée qui n’irait pas au fond des choses », affirme Amir Khadir.
« Bien sûr des actions concrètes doivent être entreprises sans plus tarder : en ce qui a trait à la reconnaissance des diplômes, aux programmes d’accès à l’égalité en emploi, notamment dans la fonction publique québécoise qui n’atteint pas ses objectifs, et, bien sûr, dans les nominations partisanes du gouvernement où seulement 3% des personnes nommées sont issues de minorités racisées. Mais il y a aussi d’autres domaines où les discriminations sont multiples, souvent méconnues et pour lesquelles les solutions évidentes n’existent pas pour l’instant : en matière de justice, de logement, de soins de santé, d’éducation, de représentativité politique et médiatique et j’en passe. C’est pourquoi il faudra impérativement que les gens qui vivent de la discrimination soient entendus pour connaître leurs solutions, mais aussi pour rendre visibles certains angles morts », ajoute le député solidaire de Mercier.
« On sent bien que le gouvernement libéral est frileux à l’idée de la mise sur pied d’une véritable commission sur le racisme systémique. Si on veut faire le travail comme il faut pour faire avancer les droits des personnes qui vivent de la discrimination parce qu’elles s’appellent Bellouli ou ont la peau noire, c’est le temps de faire preuve d’un peu de courage politique. La Commission Bouchard-Taylor, qui a bien mauvaise presse, ne pourrait être un prétexte pour refuser d’entendre les personnes racisées qui le réclament. Et quoi qu’on en disent, ces occasions, comme l’a été d’ailleurs la Commission vérité et réconciliation pour les communautés autochtones, sont des moments privilégiés pour nous parler, pour mieux nous comprendre et pour bâtir les ponts qui nous permettre de nous unir plutôt que de nous diviser », ajoute la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques.