Pour la FIQ, si le ministre de la Santé et des Services sociaux veut atteindre cet objectif, et c’est ce qu’on souhaite, il doit régler des problèmes importants que vivent les IPS. Elles subissent plusieurs barrières quant à l’exercice de leur pratique professionnelle. Les lignes directrices qui encadrent leur pratique sont développées conjointement par l’OIIQ et le Collège des médecins. Par exemple, actuellement les IPS peuvent prescrire des médicaments et des tests diagnostiques uniquement si ceux-ci sont sur des listes préétablies. Elles ne peuvent donner de congés médicaux en centre hospitalier, faire des demandes de consultation auprès de médecins spécialistes ou compléter la documentation de la CNESST ou de la SAAQ. Les IPS en soins de première ligne ne peuvent amorcer le traitement de maladies chroniques. La réglementation à venir doit éliminer ces irritants à l’autonomie professionnelle et par conséquent à l’optimisation de la pratique des IPS.
« Si le gouvernement veut réussir, il doit mettre fin à ces obstacles qui mettent la pratique des IPS sous la tutelle des médecins. S’il n’agit pas sur le corporatisme médical, le ministre Barrette manquera le bateau », a indiqué Mme Bédard.
Attraction et rétention
Après plus de douze ans d’existence de la profession d’IPS, les conditions actuelles font en sorte qu’il est difficile non seulement d’attirer, mais aussi de retenir les infirmières dans cette fonction. L’obtention, lors de la dernière négociation, d’un comité de travail offre une opportunité aux IPS d’identifier les diverses problématiques vécues dans la pratique afin d’entreprendre les discussions avec le gouvernement. Parmi ces problèmes, la FIQ rappelle que les IPS sont moins bien payées au Québec que dans plusieurs autres provinces canadiennes, notamment l’Ontario. Pourtant les IPS québécoises sont davantage formées. Des employeurs ne reconnaissent pas l’entièreté des années de scolarité supplémentaires aux fins de reconnaissance dans les échelles salariales.
« L’annonce d’aujourd’hui est une bonne nouvelle, mais ça va prendre beaucoup plus. Le gouvernement et le ministre devront faire beaucoup plus que la contribution des IPS soit optimale. Ils devront faire beaucoup plus pour reconnaître et respecter leur travail. Le ministre doit faire en sorte que les obstacles soient levés sinon, il échouera », a ajouté Nancy Bédard.
« À la FIQ, on a fait beaucoup pour faire reconnaître la pratique professionnelle des IPS. On a, entre autres, financé la recherche de la Clinique SABSA de Québec. On a contribué à mettre sur pied la clinique de proximité de la Petite-Nation et celle de Montréal-Nord. Nous sommes heureuses que le ministre Barrette s’intéresse aux IPS parce que jusqu’à présent il s’est toujours montré hostile à l’implantation de nouveaux modèles de soins de première ligne qui misent sur les compétences des infirmières et des IPS », a conclu Nancy Bédard.