Le sondage, réalisé par la firme Léger entre le 17 et le 23 juillet 2020, confirme notamment les progrès réalisés au cours des dernières années quant à l’opinion des Québécois sur les Premières Nations. Une grande majorité de Québécois reconnaît la réalité du racisme ou de la discrimination vécue par les Premières Nations et une très grande majorité d’entre eux appuie les positions des Premières Nations à cet égard.
Forte de ces résultats, l’APNQL souhaite accorder une place importante à des alliés dans le plan de lutte au racisme et à la discrimination qu’elle s’affaire à élaborer. Ce plan de lutte sera rendu public d’ici la fin septembre 2020.
« Nous constatons que l’époque où les Premières Nations étaient perçues comme des privilégiés est clairement révolue. L’opinion des Québécois a grandement évolué et le sondage confirme qu’ils sont beaucoup plus sensibles au racisme vécu par les Premières Nations que leurs représentants politiques. Les Québécois sont aussi plus ouverts au dialogue et à la recherche de réelles solutions », a déclaré le Chef de l’APNQL, Ghislain Picard.
Peu inspirée par le groupe d’action
Si l’APNQL a décidé d’adopter son propre plan, c’est aussi parce qu’elle est peu inspirée par le groupe d’action contre le racisme créé par le gouvernement Legault. Composé uniquement de membres du parti au pouvoir, ce comité a peu de crédibilité aux yeux des leaders des Premières Nations.
Le fait que le premier ministre Legault ait publiquement affirmé ne pas croire au « racisme systémique » renforce la position de l’APNQL. « Racisme systémique, discrimination structurelle, peu importe comment vous voulez l’appeler, la réalité est là et nous devons y faire face avec les moyens nécessaires. C’est ce à quoi nous allons nous attaquer dès maintenant en invitant la population québécoise à mener un véritable combat contre le racisme vécu par nos populations », a précisé le Chef Picard.
Des solutions déjà connues
La création d’un nouveau comité et d’une énième consultation est d’ailleurs une preuve en soi du manque de volonté du gouvernement québécois d’agir. L’APNQL rappelle que la question a fait l’objet de maintes consultations au cours des dernières années et que plusieurs avenues de solutions ont été présentées, notamment dans le cadre de la Commission d’enquête sur les relations entre les Autochtones et certains services publics au Québec (Commission Viens), dont le rapport a été rendu public le 30 septembre 2019.
En plus de la Commission Viens, des actions pour contrer le racisme et la discrimination envers les Premières Nations sont aussi présentées dans le rapport de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées (ENFFADA, 2019), celui de la Commission Vérité et Réconciliation (CVR, 2015), ainsi que dans la Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones (2007).
« L’APNQL croit qu’il sera impossible pour le gouvernement du premier ministre Legault de fermer les yeux à notre initiative. Il doit s’engager à corriger les situations de racisme et de discrimination systémiques et structurelles, dont il est souvent lui-même la source, et qui demeurent des obstacles importants à la justice sociale à laquelle toutes et tous ont droit », de conclure le Chef Picard.
Faits saillants du sondage
Parmi les Québécois non autochtones qui ont une opinion des Premières Nations au Québec, celle-ci est bonne dans huit cas sur dix (81%). Toutefois, la majorité des Québécois :
– Admettent qu’ils ont peu ou pas de connaissances des enjeux et réalités des Premières Nations au Québec (58%).
– Considèrent que les relations qu’entretiennent les Québécois non autochtones avec les Premières Nations au Québec sont mauvaises (53%).
– La quasi-totalité des Québécois non autochtones (92%) pensent que les Premières Nations font l’objet de racisme ou de discrimination au Québec.
– 80% des répondants considèrent que les personnes des Premières Nations font face à des obstacles supplémentaires dans les différentes facettes de leur vie.
– 70% de ceux qui ont une opinion sont d’avis que, actuellement au Québec, les Premières Nations ne sont pas traitées sur le même pied d’égalité que les Québécois non autochtones dans les structures sociales.
– 91% des répondants pensent que l’État québécois a un rôle important à jouer dans l’atteinte et le maintien de l’égalité entre les Premières Nations et les Québécois non autochtones.
La conférence de presse sera diffusée en direct sur la page Facebook APNQL-AFNQL https://www.facebook.com/APNQL/live/
Le rapport complet du sondage peut être consulté à : www.apnql.com
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