Dans un célèbre monologue, Yvon Deschamps demandait : « Les unions, quossa donne ? » Avec cette dernière d’une longue série de non-actions, on peut sérieusement s’interroger : « Un ministère de l’Environnement, quossa donne ? » Des levés sismiques à Cacouna en 2014, c’est OK. Huit milliards de litres d’eaux usées dans le fleuve, pas de problème ! On refuse d’étudier les dangers des convois ferroviaires de pétrole brut ! Et j’en passe ! Toutes ces « autorisations » sont émises par un ministère qui a une épine dorsale en jello ; il abdique carrément son mandat qui est de protéger l’environnement et, par ricochet, la santé et la sécurité de Québécois !
De plus, la troisième mouture du Règlement pour la protection de l’eau potable (RPEP) du supposé ministère de l’Environnement est un échec total. Pour un forage pétrolier ou gazier, ce RPEP exige des distances séparatrices de seulement 500 mètres d’une source d’eau potable et de seulement 400 mètres sous une nappe phréatique ; c’est exactement ce qu’il faut pour permettre et encourager l’exploitation des énergies fossiles de la Gaspésie et d’Anticosti. Pour contrer ce manquement flagrant à son mandat de sauvegarder la qualité de l’eau nécessaire à la santé des citoyens, quelque 300 municipalités, représentant plus d’un million de citoyens, ont exigé le droit de se doter d’un règlement municipal « amélioré » qui imposerait une distance séparatrice adéquate pour protéger efficacement les sources d’eau.
Curieux ! Le 12 septembre dernier, devant cette fronde du monde municipal qui requiert du sérieux de ce Ministère, les représentants du MDDELCC ont refusé de débattre avec les experts indépendants qui travaillent bénévolement pour les municipalités, et ce, en présence des élus qui réclament un RPEP efficace, c’est-à-dire protégeant réellement les sources d’eau potable. Est-ce qu’ils refusent, également, de rencontrer les 28 lobbyistes de TransCanada qui sont « ... inscrits au registre québécois... » ?[3]
Tant qu’à être dans le burlesque, pourquoi ne pas abolir le MDDELCC et mettre M. Dan Gagnier[4], cet ex-coprésident de la récente campagne électorale du PLC, à la tête du MDPAQ (ministère du Développement pétrolier accéléré du Québec) ? On fout à la porte tout le personnel du ministère dirigé par M. Heurtel, et les 28 lobbyistes de TransCanada émettent eux-mêmes tous les permis requis par la compagnie mère. Ce serait plus conforme à la réalité que d’avoir un pseudo-ministère qui fait semblant de lutter contre les changements climatiques.
Gérard Montpetit
Membre du CCCPEM (comité des citoyens et citoyennes pour la protection de l’environnement maskoutain)
Le 8 novembre 2015
Notes
2] Ibid.
3] Ibid.