Les propos panélistes
Françoise David a d’emblée affirmé que l’indépendance du Québec reste à l’ordre du jour. Pourquoi un pays du Québec en 2011 ? Pour négocier d’égal à égal, construire notre projet de société, s’exprimer sur la scène internationale et être les maîtres d’oeuvre de nos projets économiques, politiques et culturels. En ce que a trait à la stratégie, il faut, a-t-elle souligné, dépasser l’approche référendaire et inviter la population à définir le projet de société d’un Québec indépendant. La perspective de constituante permet cette articulation entre démarche démocratique et l’objectif de la souveraineté du Québec.
Louise Beaudoin a souligné la nécessité de faire la politique autrement. La mondialisation financière, culturelle, technologique charrie le meilleur et le pire. Et le pire, c’est la domination de la finance. Aujourd’hui la corruption et la collusion ont exacerbé le cynisme dans la population. Il faut changer la donne. Il faut dépasser la partisanerie aveugle et chaque député doit retrouver sa pleine liberté, pouvoir voter en son âme et conscience et ne plus être réduit être une courroie de transmission des volontés d’un parti. Elle rappellera ses expériences pénibles à ce niveau (fusions municipales, affaire Yves Michaud, la loi 204...). La première tâche d’unE députéE est d’être redevable devant ses électeurs et électrices. C’est par là que passera la possibilité pour les citoyens et les citoyennes de se réinvestir dans la politique.
Guillaume Boivin a répondu clairement à deux questions : Que faut-il changer pour que chaque vote compte ? Que faut-il faire pour que l’argent ne pèse plus dans la vie politique ? Il a rappelé la nécessité de réformer le mode de scrutin, d’en finir avec un mode scrutin que René Lévesque qualifiait de démocratiquement infect. Il a expliqué très clairement la proposition de Québec solidaire d’un mode de de scrutin mixte qui permet d’aller chercher les avantages du système proportionnel et d’en finir avec un mode de scrutin qui ne permet pas que tous les votes comptent. Pour ce qui est de contrer le rôle de l’argent, il a proposé que la meilleure solution était d’éliminer les inégalités économiques et qu’il fallait modifier les élargir le financement public des partis politiques et diminuer le montant des contributions privées.
Les débats
Les débats ont souligné la nécessité de briser le cynisme ambiant qui paralyse et affaiblit. Il y a du cynisme, a-t-on répété, mais il y a également des citoyens qui veulent reprendre le contrôle sur leur vie. Cela a été au centre des revendications citoyennes contre l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste. Plusieurs intervenantEs ont souligné le caractère international de la volonté de démocratisation de nos sociétés. On a rappelé l’importance de la révolution arabe et de ses mobilisations courageuses contre les dictatures. On peut apprendre du monde, et c’est dans la résistance aux politiques que l’on veut nous imposer que se construit les aspirations démocratiques. C’est de la résistance contre l’austérité en Europe qu’est sorti le Mouvement des Indignés qui, aujourd’hui, à l’échelle planétaire, remet en question la domination de l’oligarchie financière, le 1%. La dimension féministe n’a pas été négligée dans les débats. Des femmes ont rappelé la nécessité d’amener le femmes à participer à à la vie politique et à prendre les mesures et les changements de comportement nécessaires pour qu’elles y trouvent leur place.
Des pistes de solutions ont été esquissés :
– mises en place de budget participatif au niveau local
– établissement de mécanismes de rappel des élus
– référendum d’initiative populaire
– remise en question de la concentration de la presse
– remise en question de la ligne de parti...
– réforme du mode de scrutin
Des pistes à explorer, à creuser et à valider. Cette assemblée marquait le lancement de la Campagne de Québec solidaire sur un pays de projets. Et tout le souffle de cette soirée invitait à répéter l’expérience et à continuer d’offrir des occasions de prises de parole citoyenne.