« Des mères qui attendent désespérément une place pour leur enfant retardent leur retour au travail. Elles ne peuvent pas attendre jusqu’en mars 2025 ! Par ailleurs, on n’en est pas à la première promesse dans ce dossier pour la CAQ. En 2018, on nous promettait de libérer 50 000 places. Le gouvernement doit arrêter de chercher à gagner du temps et passer à l’action dès maintenant. Les promesses électorales ne sont plus acceptables, nous avons besoin d’une réponse concrète à un problème urgent », déclare le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc au nom des trois syndicats que la centrale représente dans le dossier, soit le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), le Syndicat des Métallos et le Syndicat québécois des employées et employés de service (SQEES-298).
Ce n’est pas d’hier que la FTQ déplore l’état du réseau de services de garde éducatifs à l’enfance, victime de décennies d’austérité et de négligence des gouvernements précédents. « Actuellement, au Québec, on compte plus de 51 000 enfants qui sont en attente d’une place. Comment expliquer à ces familles que c’est seulement dans l’espoir du gouvernement de briguer un prochain mandat qu’il règlera enfin le problème ? Les enfants doivent être au cœur des préoccupations du gouvernement. À ce chapitre, le délai proposé n’en fait pas la preuve », ajoute Denis Bolduc.
Près de 25 ans après l’instauration de la politique familiale québécoise, le moment est venu de la relancer sur des bases plus solides. De nombreuses solutions aux écueils et obstacles ont été proposées à la table de négociation. « L’augmentation de salaire, c’est bien, mais ce qui est proposé ne rattrape toujours pas le retard accumulé. D’ailleurs, il ne s’agit pas là du seul problème d’attraction. Il y a encore plusieurs enjeux pour lesquels nous n’avons pas de réponse : le niveau des ratios enfants/éducatrices pour les enfants à besoins particuliers, pour les groupes de 18 mois et moins et pour le personnel en cuisine, le temps travaillé au-delà de la semaine normale de travail qui n’est toujours pas rémunéré en heures supplémentaires, et j’en passe ! », déclare la présidente SQEES-298, Sylvie Nelson.
« Si le gouvernement souhaite rendre le métier plus attractif, il devra répondre aux préoccupations des personnes qui y travaillent déjà. Nous sommes d’ailleurs à la table de négociation, prêts à en discuter. Contrairement à ce que laissait entendre M. Legault, on y était dès le début. À notre avis, cette négociation aurait pu être réglée depuis longtemps si le gouvernement n’avait pas trainé en longueur », poursuit Sylvie Nelson.
Au Syndicat des Métallos, qui représente les travailleuses de deux CPE en grève illimitée depuis le 13 octobre dernier, on rappelle que les conditions de travail sont en chute libre depuis une dizaine d’années. « Les solutions sur la table ne sont qu’à court terme, comme de forcer les éducatrices à faire 40 heures. Plus qu’un rattrapage, on attend une proposition visionnaire pour attirer des jeunes dans la profession, offrir des conditions de travail compatibles avec la conciliation travail-famille », fait valoir la représentante syndicale des Métallos, Sonia Charrette.
La FTQ prendra le temps d’analyser en profondeur le projet de loi et participera activement aux travaux parlementaires.
Pour consulter le mémoire soumis dans le cadre de la consultation sur les services de garde éducatifs et la liste de revendication de la FTQ (Juin 2021) : https://ftq.qc.ca/centre-documentation/memoire-de-ftq-cadre-de-consultation-services-de-garde-educatifs-a-lenfance/.
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