« Le ministre de l’Éducation a de la chance : avec les déboires de son collègue Simon Jolin-Barrette, qui a présenté une réforme de l’immigration tellement brouillon qu’il a été contraint de la retirer, M. Roberge a réussi à échapper à l’attention médiatique et à faire avancer son projet de loi sans trop de vagues. J’ai des petites nouvelles pour le ministre : les problèmes dans son projet de loi sur les commissions scolaires sont aussi graves que ceux de la réforme de son collègue, et ce n’est pas vrai qu’on va le laisser faire », martèle Mme Labrie.
« Magouillage des notes, perte d’autonomie des enseignants, centralisation des pouvoirs au sein du ministère de l’Éducation, possibilités de conflits d’intérêts avec la forme de gouvernance proposée : la liste de tout ce qui pose problème avec ce projet de loi est longue, et ce n’est que la pointe de l’iceberg. On ne parle pas de l’impact de la perte de contre-pouvoirs sur les régions ni même de la ségrégation scolaire qu’elle va accentuer, alors qu’on sait que ça a des effets dévastateurs sur la réussite des élèves et les conditions de travail des enseignants. Le projet de loi de M. Roberge est un gros fourre-tout qui ne va qu’accentuer la déroute de notre système d’éducation », ajoute-t-elle.
La députée solidaire déplore vivement que le gouvernement caquiste ait battu hier une motion de report du projet de loi 40 présentée par les libéraux. Elle appelle le ministre Roberge à écouter les intervenants sur le terrain au lieu de s’obstiner à imposer à tout le monde une réforme brouillon qui a été préparée en vase clos.
« Le gouvernement a fait fausse route en battant cette motion. Il faut consulter les gens sur le terrain, pas leur imposer des réformes écrites sur un coin de table. Beaucoup de groupes n’ont pas pu être entendus en consultations particulières, et ceux qui sont venus ont déploré le manque de temps pour analyser les impacts du projet de loi. À maintes reprises, j’ai rappelé à M. Roberge l’importance de tenir une commission Parent 2.0 afin d’avoir une véritable discussion collective sur l’avenir de notre système d’éducation. La majorité des groupes qu’on a entendus demandent cette consultation. Il est temps que le ministre fasse preuve de leadership pour la mettre sur pied, autrement il nous démontre qu’il n’est pas l’homme de la situation », conclut Christine Labrie.
Un message, un commentaire ?