« Après avoir écarté grossièrement le rapport du BAPE qui soulevait avec justesse plusieurs lacunes et enjeux, voici que le gouvernement veut priver de recours juridiques les citoyens qui se feront exproprier dans le processus. Ce projet de loi sur le REM propose une fois de plus de passer par-dessus les droits des citoyens et des municipalités. C’est inacceptable ! Si ça continue, ce projet de train va finir par dérailler », anticipe Manon Massé qui a déjà soulevé de nombreux problèmes associés à ce projet très mal intégré au réseau de transport collectif.
D’autres lacunes du REM ont également été soulevées par le BAPE : questionnement sur le tracé choisi, augmentation possible des tarifs, faible contribution à l’atteinte de l’objectif de hausser la part modale du transport collectif à 30% d’ici 2021, impact sur les milieux naturels et sur les terres agricoles, incidence sur l’étalement urbain, impact sur l’achalandage des autres lignes de train de banlieue, etc.
« Le ministre a beau dire que le processus d’expropriation ne se fera pas au détriment des gens, la vérité c’est que les citoyens visés seront obligés de partir, qu’ils le veuillent ou non. Dans mon quartier, le Centre-Sud, on en a eu des expropriations pour des grands projets publics comme le pont Jacques-Cartier, la Sûreté du Québec, Radio Canada, Télé-Québec, et laissez-moi vous dire que rien n’a marqué le quartier comme ces expropriations. Après toutes ces années, les plaies ne sont pas encore cicatrisées et on m’en parle pratiquement chaque semaine dans mon comté », rappelle Mme Massé
Pour la solidaire, le gouvernement et son REM lui font de plus en plus penser à l’histoire du Titanic.
« Un très gros bateau pour impressionner la galerie, une obsession pour faire vite et un mépris des considérations les plus élémentaires, c’est ça le REM. On n’est pas contre la traversée de l’Atlantique, on veut juste prendre le temps de s’assurer qu’on a le bateau qu’il nous faut, qu’il est bien construit, qu’il y a des canots de sauvetage pour tout le monde et que la vitesse de croisière nous permet d’éviter les icebergs. Je sens de plus en plus que le REM va finir par couler », explique Mme Massé.
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