Aucun pays n’échappe aujourd’hui à ces questions. Il s’agit donc pour les institutions internationales, État et citoyens de travailler à définir des solutions communes dans une démarche d’accueil et de devoir d’humanité.
Si le droit à la mobilité est reconnu par la Déclaration des droits de l’homme, les migrations forcées ne cessent d’augmenter. On le doit à l’état du monde actuel. Un monde profondément divisé par les inégalités qui ne cessent de croître. Un monde où une poignée d’individus possède autant de richesses que des centaines de millions personnes. Un monde où la pauvreté et des conflits sans fin jettent sur les routes de l’exil des femmes, des hommes et des enfants désemparés et d’autres, victimes de persécutions religieuses, ethniques, politiques, sexuelles.
S’y ajoutent les dérèglements climatiques, la montée des eaux, l’appauvrissement des terres.
Pour l’essentiel, ces hommes et ces femmes cherchent refuge dans les pays les plus proches. D’autres s’aventurent vers des terres lointaines, comme l’Europe.
S’il faut renforcer les efforts pour s’attaquer aux causes profondes des migrations forcées et des tragédies qu’elles entraînent, comment peut-on imaginer que la seule réponse serait de construire des murs que l’on voudrait infranchissable… Illusion meurtrière !
Notre responsabilité d’accueillir les migrants avec dignité et dans le respect de leurs droits, fixés par des conventions et des traités internationaux trop souvent oubliés et détournés par les mêmes États qui les ont ratifiés.
Force est de constater qu’une majorité d’États refusent d’assumer leurs responsabilités. On assiste à la remise en place de politiques répressives de dissuasion migratoire, d’expulsions massives, de renvoi de responsabilité aux pays d’origine, de collusion avec des régimes et des groupes criminels nourrissant le racisme, la xénophobie.
Il faut en finir avec cela.
Le manifeste proposé par le parti communiste français a pour objectif de replacer ces questions migratoires dans le contexte de cette mondialisation capitaliste, libérale et militarisée et d’ouvrir des chemins nouveaux pour élaborer ensemble des réponses humaines.
Telle est la démarche qui anime le PCF aux côtés des citoyens, des organisations et des associations, avec qui nous partageons les mêmes exigences d’humanité et qui mènent avec tenacité leurs propres actions de solidarité.
Notre pays, la France, a une responsabilité particulière dans l’élaboration et la mise en œuvre d’une politique hospitalière à l’égard des migrants et des réfugiés.
Patrie des droits de l’homme, elle conserve, malgré tout, une image de terre d’accueil et de refuge. Mais la réalité des politiques menées ces dernières années a terni cette image. C’est aujourd’hui une politique en perte d’humanité qui se met en place sous l’impulsion du président de la République, qui se plaît à opposer les migrants entre eux. Agissant ainsi, il encourage les présupposés, les peurs, les préjugés d’une partie des Français. Pour nous et pour beaucoup d’autres de nos ce concitoyens, ce tri entre migrants victimes ensemble de violences et de misère est inacceptable.
L’apport des migrants notre société est avéré. Mais leur intégration se heurte aux politiques d’austérité qui conduisent à des régressions dans les domaines essentiels de l’emploi, du logement, de la santé, de l’école frappant indistinctement Français immigrants, devenus des boucs émissaires.
Ce sont ces politiques qu’il faut changer : celle qui donne aux plus riches en prenant à tous les autres, celles qui ferment les portes de notre pays à celles et ceux qui fuient guerre et misère et enfin celle qui continue de piller les richesses d’anciennes colonies au détriment de leurs peuples, avec souvent la complicité de leurs propres gouvernements.
Oui, toutes ces questions relèvent de choix politiques réfléchis, délibérés qu’il s’agit de combattre et auxquels il est nécessaire de proposer des alternatives.
Nous sommes en France, en Europe et dans le monde, des millions à refuser cette situation, à agir et à rechercher d’autres solutions.
Aucune société ne peut exister longtemps sous peine de se déshumaniser et de nourrir les haines en rejetant l’autre qui appelle à l’aide. Les dirigeants actuels de ces grands États feraient bien d’y réfléchir… Agir dans pour un monde plus juste et pacifique passe aussi par construire un monde accueillant, ouvert et solidaire.
Tel est le choix des communistes français.
Nous sommes à un moment où doivent se mettre en place, en France comme au plan mondial, européen, des politiques qui puissent assurer la mise en œuvre de nouvelles mesures en faveur des migrants et des réfugiés. Il faut élargir notamment la notion de droit d’asile.
À quelques mois de l’adoption du Pacte mondial pour les migrations sûres, ordonnées régulières, initié par l’ONU, face aux politiques répressives menées en Europe et en France, le PCF appelle les Français à prendre la parole pour imposer d’autres choix et apporter les réponses nouvelles.
Ce manifeste veut y contribuer par une série de propositions d’urgence et d’avenir, visant à faire converger les efforts, les exigences et apports de chacun en faveur d’une France solidaire et hospitalière pour celles et ceux qui demandent aide et protection pour que enfin « la migration ne soit plus synonyme de souffrance ».
Pierre Laurent, secrétaire national du Parti communiste français,
Paris le 13 avril 2018.
Pour lire la brochure intitulé Pour une une politique migratoire hospitalière et fraternelle
https://fr.calameo.com/read/00283801205d8bbc78297
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