Après deux mois de résistance qui ont révélé les fausses promesses des différents ministres, l’État a réagi comme d’habitude par une intervention musclée le 14 mars 2018 pour étouffer la colère des habitants. Ses forces de répression ont pourchassé les manifestants pacifiques dans les rues et ont imposé un siège total à la ville. Plus de quarante militants ont été arrêtés.
La colère populaire s’étend à plusieurs autres villes et villages du Maroc en réponse au démantèlement de l’éducation, de la santé et l’emploi comme à Tan Tan, Tandrara, Outat l Haj, Ouled Yahia à Zagoura, Bouizakarne, etc. où les revendications sur le droit à la santé sont mises en avant. Ces manifestations subissent la répression, les arrestations et les intimidations. En effet, les hôpitaux publics souffrent d’une grave pénurie de matériel et de cadres médicaux, d’une détérioration de leurs services et d’une généralisation de la corruption. C’est en guise de protestation contre cette situation que le Dr Mehdi Al-Shafi’i, chirurgien pédiatre à Tiznit, a engagé une lutte héroïque en dénonçant la corruption et l’état de délabrement des dispensaires. Ce qui lui a valu un passage au conseil de discipline. Ce médecin est bien connu pour ses aides aux familles qui ont des difficultés à supporter les dépenses des opérations chirurgicales.
En plus de la répression, on assiste à une succession de lois qui limitent les libertés et criminalisent les luttes. Le projet de loi sur la grève, approuvé par le Conseil des ministres, est le coup le plus puissant porté aux libertés syndicales, en plus de l’article 288 du code pénal qui emprisonne les ouvrier-e-s en grève pour « entrave à la liberté du travail ».
Nous à ATTAC CADTM Maroc :
• Soutenons toutes les manifestations populaires contre les effets des politiques néolibérales et revendiquons le droit de vivre dignement.
• Affirmons notre engagement dans les mobilisations, appelons à l’élargissement de la solidarité, à la dénonciation des politiques économiques et sociales de l’État et à la lutte contre l’hégémonie des institutions financières internationales.
• Militons pour faire tomber toutes les poursuites judiciaires et pour la libération des détenus d’Al Hoceima, de Jerada et ceux des différents Hirak au Maroc.
• Affirmons notre solidarité avec Dr. Mahdi Shafei contre le harcèlement de sa hiérarchie bureaucratique corrompue.
• Condamnons fermement la répression des habitants de Jerada le 14 mars 2018, et appelons à l’organisation de toutes formes de solidarité pour libérer les détenus et répondre aux revendications.
Nous réitérons également notre appel à :
• Cesser le payement de la dette
publique et engager un audit citoyen. La majorité des citoyens marocains en savent très peu sur cette dette alors qu’elle hypothèque leur vie et leur avenir aux créanciers.
• Arrêter les accords de libre-échange qui permettent la recolonisation de notre pays et qui soumettent sa souveraineté aux forces impérialistes.
Secrétariat national 24 mars 2018
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