Au moment d’écrire ces lignes, la campagne bat son plein et plusieurs débats publics ont cours avec la population. Bien que cet exercice important puisse nous aider à faire un choix, ce qui se passe dans la réalité est plutôt décevant. En effet, lors du débat organisé par le Conseil régional de l’environnement de Montréal, Marcel Côté, candidat à la mairie pour la Coalition Montréal, a bêtement déclaré que « les élus ne savent pas ce qu’ils font », faisant alors référence au débat entourant le centre de compostage du Complexe environnemental Saint-Michel, malgré la décision majoritaire des élu-es de l’arrondissement. Pour Laval, le dernier cauchemar est certainement l’ingérence de l’ex-maire, Gilles Vaillancourt, dans la campagne électorale, offrant son « aide » à la candidate Claire Le Bel d’Option Laval.
Une campagne qui sonne creux
Et la goutte qui fait déborder le vase, ce sont les slogans des partis : Pour faire mieux (Robert Bordeleau, du Parti au service du citoyen, Laval), Mettons fin au désordre (Marc Demers, Mouvement lavallois), Le temps d’agir (Marcel Côté, Coalition Montréal), Le vrai changement pour Montréal (Groupe Mélanie Joly). Tout cela alors que les médias dévoilent publiquement les fraudes de l’un et le chantage de l’autre. Dans ce contexte, comment avoir confiance aux candidates et candidats. Décidément, il faut vraiment croire à l’importance de notre X sur le bulletin de vote.
Néolibéralisation des villes
Au-delà des candidats, quel genre de ville voulons-nous et quels sont les enjeux ? Lors de la dernière assemblée générale du conseil central, Anne Latendresse, professeure à l’UQAM, était invitée à expliquer le phénomène de néolibéralisation des villes. Elle a notamment parlé de la privatisation des équipements et des services municipaux, de la gentrification des quartiers où l’on observe une concentration de la richesse et l’exclusion de populations ouvrières, puis de la gouvernance et de la multiplication des lieux où se prennent des décisions.
Lors de cette même assemblée, les délégué-es sont venus partager leurs propositions pour faire de nos villes, des villes à échelle humaine. En plus de la plateforme Le Montréal que nous voulons, différents enjeux ont été ciblés : la participation citoyenne et la démocratie participative, l’aménagement durable du territoire et les transports collectifs, la préservation des services publics municipaux, la lutte à la pauvreté, l’accès au logement et aux loisirs abordables pour les familles, la santé des populations et la salubrité de nos écoles, et la dérive sécuritaire avec le règlement municipal P-6 entravant le droit de manifester. Bien sûr, les délégué-es ont aussi plaidé en faveur de plus de transparence et d’imputabilité chez nos futurs élu-es municipaux. Finalement, nous avons un beau programme à leur proposer ! Malgré une campagne électorale désolante, il nous est encore permis de rêver.
Le chaos qui semble régner dans les partis municipaux et le nombre impressionnant de candidates et de candidats indépendants ne doivent pas nous décourager de voter le 3 novembre prochain. Nous devons leur poser des questions, les interpeller sur les enjeux qui nous semblent cruciaux et faire valoir notre vision de la ville. Nous ne cherchons pas un sauveur, mais une personne qui pourra développer les villes à échelle humaine. Notre voix compte, exprimons la !