La fusion des établissements, en créant d’immenses structures, a entraîné une augmentation du taux d’encadrement. Pour la FSSS-CSN, ce qui est par contre le plus questionnable, c’est que cette augmentation va de pair avec une diminution des services à la population. « C’est comme si la mission du réseau était pervertie. À force de vouloir contrôler le travail du personnel du réseau, l’encadrement prend des proportions démesurées. Le pire dans tout ça, c’est que les travailleurs sont des professionnels qui savent ce qu’il faut faire pour donner des services de qualité. Plutôt que de leur faire confiance et de leur donner les moyens de donner les services, on nourrit la bête bureaucratique ! », explique Guy Laurion, vice-président de la FSSS-CSN.
Cette augmentation du nombre de cadres se concrétise alors que les compressions budgétaires étaient supposées venir diminuer l’appareil administratif du réseau. « On se rend bien compte que lorsqu’on demande aux directions d’établissement de faire des coupes, ce n’est pas chez les cadres qu’elles le font. La Protectrice du citoyen a justement expliqué qu’il est impossible de dire que les compressions n’ont pas d’impact sur les services. C’est donc que ce sont la population et le personnel du réseau qui subissent ces compressions », poursuit Guy Laurion.
Ce qui est aussi préoccupant, c’est qu’au même moment où le taux d’encadrement augmente, on remarque une augmentation de la présence de firmes privées dans le réseau. Celles-ci interviennent pour aider les cadres à appliquer de nouvelles mesures. Cette augmentation du nombre de cadres est aussi causée par la privatisation et la sous-traitance, alors que cela entraîne une accentuation des besoins d’évaluation des services offerts au privé par les cadres du public. La sous-traitance entraîne ainsi une augmentation de la bureaucratie dans le réseau public et une diminution de la qualité des services.
« Quand on prend conscience des millions de dollars qui sont dépensés à perte dans le réseau, on ne peut faire autrement que de se dire qu’il faut revoir nos priorités. Il faut une fois pour toutes mettre nos énergies au bon endroit. Il faut donner les moyens nécessaires pour que les travailleuses et travailleurs du réseau puissent donner les meilleurs services », de conclure Jeff Begley, président de la FSSS-CSN.