Six associations patronales du Québec (nommons-les : le Conseil du patronat du Québec, la Fédération des chambres de commerce du Québec, les Manufacturiers et exportateurs du Québec, la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, l’Association du camionnage et la Chambre de commerce du Montréal métropolitain) ont décidé de se coaliser pour demander rien de moins que l’intervention du premier ministre Justin Trudeau dans le conflit au port de Montréal.
L’objectif qu’elles poursuivent est le suivant : elles réclament l’adoption rapide d’une loi spéciale qui aurait pour effet d’interdire toute forme d’arrêt collectif de travail de la part des 1150 débardeurs. Pour ces associations patronales, une grève « partielle » ou « générale et illimitée » est « inacceptable ». Leur argument en appui à leur prise de position est le suivant : « un port ne peut fonctionner à temps partiel ». Voilà pourquoi elles demandent de manière désespérée l’intervention du premier ministre et de son gouvernement dans ce différend. Convenons que cet argument relève d’un simplisme désespérant et qu’il ne tient pas compte des intérêts des salariéEs syndiquéEs. Bref, nous sommes ici en présence d’une affirmation qui tient compte uniquement des intérêts égoïstes du patronat. Un raisonnement que nous pouvons qualifier de nettement rétrograde.
Dans l’histoire des civilisations, les grands dictateurs se sont toujours affichés comme étant farouchement et férocement opposés à l’exercice du droit de grève. Nous ignorons si les dirigeantes et les dirigeants des six organisations nommées ci-haut sont absolument (et ce en tout temps) contre l’exercice du droit de grève. Nous pouvons avancer par contre, avec assurance, qu’elles et qu’ils donnent la nette impression, en ce moment, d’être aux abois.
Yvan Perrier
13 avril 2021
16h
yvan_perrier@hotmail.com
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