Édition du 17 décembre 2024

Une tribune libre pour la gauche québécoise en marche

Point de mire du 24 septembre 2014

Résister aux plus grands pollueurs mondiaux !

Dans ces points de mire, Presse-toi à gauche présente synthétiquement des éléments d’analyses d’articles publiés dans l’édition de la semaine et explicite ses partis-pris sur les points d’actualité et les débats en cours. Points de mire, pour bien marquer où nous voulons en venir !

Dans notre édition de cette semaine, Presse-toi à gauche apporte sa contribution quant à l’orientation à donner à la manifestation du 27 septembre et à ses lendemains, Naomie Klein, en entrevue, explique la liaison entre crise climatique et montée de l’extrême-droite et, plus largement, la crise socio-économique que vit le capitalisme et Bernard Rioux explique la trajectoire du gouvernement Legault avec les a patates chaudes que sont pour ce dernier la crise climatique et la réforme du mode de scrutin.

Pour Presse-toi à gauche, l’issue de la bataille contre la crise climatique est directement liée à celle contre le système qui l’a engendré, le capitalisme. L’un ne va pas sans l’autre. La logique productiviste et la croissance sans fin du capitalisme contribuent à aggraver la situation. Sa logique entraîne le gaspillage, la pollution et la consommation à outrance. Rien pour régler la crise que nous vivons. De plus, cette élite monopolise les pouvoirs et ferme à double tour la porte des réformes nécessaires pour régler la crise. Il faut arracher des mains de la classe dominante la capacité d’agir et imposer les solutions qui répondent aux besoins avant tout des plus vulnérables et des classes populaires, des mesures qui vont à la racine du problème et qui ne se limite pas à des solutions en surface.

Naomie Klein publie, en anglais seulement pour le moment, un nouveau bouquin, « On Fire : The (Burning) Case for a Green New Deal ». Pour l’auteure, l’idée centrale est de souligner « le lien qui existe entre la crise climatique et la crise de la montée de la suprématie blanche, les différentes formes de nationalisme et le fait que tant de gens soient forcés de quitter leur pays, ainsi qu’avec la guerre menée contre notre temps d’attention disponible. Il s’agit de crises qui se recoupent et s’entrecroisent, et les solutions doivent donc l’être aussi. » Elle s’adresse notamment à une certaine gauche qui « ne s’intéresse qu’à redistribuer le butin de l’extractivisme [le processus d’extraction des ressources naturelles terrestres] et ne tient pas compte des limites d’une consommation sans fin. » Elle souligne l’importance de la campagne pour un « Green new deal » aux États-Unis et souhaite que nous rompions avec l’approche des petits gestes individuels et que nous recommencions à « penser le changement à grande échelle. »

Bernard Rioux scrute l’orientation du gouvernement Legault. Il fait adopter la reconnaissance de l’Urgence climatique à l’Assemblée nationale mais il promet aux entreprises les plus polluantes du Québec de les subventionner et d’être accommodant avec elles sur la réduction des gaz à effet de serre. Il promet une large consultation sur son plan d’électrification et de changements climatiques mais ses ministres se contentent de rencontrer une vingtaine d’entrepreneurs et quelques édiles locales dans les différentes régions du Québec. Il s’était engagé à réformer le mode de scrutin et le voilà qu’il présente une loi qui risque de remettre cette réforme aux calendes grecques. Les letttres PM , habituellement employées pour Premier Ministre, sont en train de prendre le sens de Premier Manipulateur. On peut légitiment se demander quel coup fourré, il nous prépare pour la suite des choses.

Par ailleurs, nous faisons écho à la campagne d’Amnistie internationale contre la vente d’armes à l’Arabie saoudite, Yvan Perrrier poursuit sa série d’articles et sur les négociations du secteur public qui approchent et qui s’annonce difficiles selon les propos du premier ministre Legault, la coordination du RMÉ vous invite à lire ses propositions en vue du prochain congrès de Québec solidaire.

Sur la scène internationale

Pour la situation internationale, nous avons choisi 2 articles de fonds sur la crise monétaire en lien avec une éventuelle crise économique même si ce sujet est difficile à aborder. Nous avons voulu aussi mettre de l’avant les luttes syndicales qui se déroulent présentement un peu partout sur la planète. Et enfin, nous avons ajouté un appel à manifester pour le 27 septembre.

Concernant la crise économique

Nous vous proposons un article qui nous permet de mieux cerner le système bancaire.
Panique à la Réserve Fédérale et retour du Credit Crunch sur un océan de dettes

La première partie de l’article, nous introduit dans le monde obscur de la finance avec le système des Money Market Funds. « Les MMF suscitent beaucoup d’inquiétude vu les fonds considérables qu’ils gèrent et la chute depuis 2008 de leur marge de profit. En 2019, les MMF états-uniens maniaient 3 400 milliards de dollars de fonds. » L’auteur Éric Toussaint précise que les banques américaines et européennes sont si liées qu’un problème en Europe a des impacts immédiats aux États-Unis. Il mentionne que la spéculation est une marque de commerce généralisée pour les banques et que les profits de entreprises ne sont plus réinvestis mais vont aux actionnaires ou dans cette spéculation financière.Et il rajoute que l’économie mondiale et fragile et se maintient malgré des dettes énormes et des injections de liquidités des banques centrales.

Il caractérise aussi la situation actuelle : « Dans la situation présente, l’économie capitaliste mondiale est entrée dans une nouvelle phase de crise avec un ralentissement accentué de la production, une surproduction par rapport à la demande solvable et une spéculation sur une série d’actifs principalement financiers (voir plus loin). S’y ajoutent une guerre commerciale accentuée par la politique de Trump, une relance de la course aux armements et une guerre entre monnaies. Pendant ce temps la crise écologique prend de nouvelles proportions et le grand capital, guidé par la recherche du profit immédiat, mène une politique qui l’accentue. Il est grand temps de prendre un tournant radical en faveur de la Nature dont l’Humanité fait partie. »

Il pose clairement le dilemme actuel du système bancaire : « Pour le dire simplement et un peu schématiquement, les banquiers centraux se demandent pendant combien de temps ils vont maintenir la politique actuelle qui consiste à injecter massivement des liquidités dans les banques et à maintenir un taux d’intérêt réel très bas, proche de zéro et, en tout cas, inférieur à l’inflation. Ils savent très bien et depuis un bon moment qu’en menant cette politique afin de permettre aux banques (et à de grandes entreprises non financières) de se maintenir à flot, ils ont favorisé la naissance de nouvelles bulles spéculatives qui peuvent éclater à très court ou à moyen terme. La question n’est pas : éclateront-elles ou pas ? Mais bien : quand éclateront-elles ? »

L’auteur continue son argumentation autour des choix du système bancaire dans le régime capitaliste actuelle et aborde les possibilités d’un solution keynesienne. « A cause des politiques menées par les banques centrales et les gouvernements, l’économie des pays les plus industrialisés est tombée dans ce que J. M. Keynes appelait le piège de la liquidité. Alors que les banques centrales injectent des liquidités et baissent les taux d’intérêts, les banques et les grandes entreprises privées préfèrent garder ces liquidités à portée de la main. Les banques les gardent pour faire face à des coups durs liés aux bombes à retardement qu’elles détiennent dans leur bilan et aux nouvelles bulles qu’elles contribuent activement à fabriquer. » Finalement il conclut : « Ces alternatives impliquent d’opter pour un changement radical de politique, d’arrêter de favoriser le 1 % le plus riche et d’entamer des réformes profondes au profit des 99 %. »

Politique monétaire Alerte rouge sur le marché monétaire

Cet article de Martine Orange débute avec le même événement que l’article précédent d’Éric Toussaint soit « Pour la première fois depuis 2009, la Réserve fédérale a dû intervenir en urgence sur le marché monétaire, en y injectant 130 milliards de dollars. »

L’auteure qualifie la situation de porteuse de doutes et d’inquiétudes mais elle insiste pour dire que ce manque de liquidités n’est pas nouvelle. Les tensions dans le système bancaire seraient là depuis août. Elle aussi mentionne un côté obscur et hermétique du système des banques : « Les crises de liquidités, compte tenu de leur effet déflagrateur, se gèrent dans le plus secret. Ce n’est qu’après que l’on apprend ce qui s’est passé. Mais je pense que la Réserve fédérale, qui s’était engagée dans un resserrement monétaire, a eu des signaux de tensions dès décembre. D’où sa volte-face sur sa politique monétaire en janvier », poursuit Jean-Michel Naulot. »

Comme l’article précédent, Martine Orange parle de système de dette « Ce sont les raisons profondes des soubresauts actuels : la création monétaire laissée à la disposition du monde financier, totalement en roue libre, a conduit à un système basé sur la dette. Une dette, notamment privée, qui a pris des proportions encore plus astronomiques depuis la crise financière. Dans tous les secteurs, sur tous les marchés, des positions de plus en plus risquées ont été prises, en s’appuyant sur des effets de levier gigantesques. » Et elle conclut sur une note loin d’être optimiste en parlant des injections d’argent« Mais il n’est pas sûr cette fois que cela suffise. »

Concernant les luttes ouvrières et syndicales↨

Nous en avons choisi trois à cause de leur exemplarité ou de l’impact qu’elles peuvent avoir sur l’ensemble du mouvement ouvrier.

Les travailleurs iraniens qui réclament des salaires impayés se sont vu infliger 14 à 18 ans de prison et des coups de fouet (Les femme semblent absentes - Note PTAG)
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tps ://www.pressegauche.org/Les-travailleurs-iraniens-qui-reclament-des-salaires-L’article montre, dès le départ, en quoi ces luttes des travailleurs iraniens sont exemplaires « Un grand nombre de personnes ont été condamné.es à des peines allant de six à dix-huit ans d’emprisonnement, ainsi qu’à des punitions corporelles pour avoir organisé des manifestations pour leurs salaires et leurs avantages acquis :– des travailleurs et travailleuses d’une usine de canne à sucre,– des personnes défendant les droits des salarié.es, – des journalistes qui ont défendu leur cause en Iran. »

L’article poursuit son argumentation en l’illustrant à partir de conflits spécifiques. En autre exemple celui des ouvriers de la raffinerie de canne à sure de Half Tapped qui n’ont pas été payés depuis 4 mois et qui refusent la privatisation de l’usine. L’auteur développe ensuite sur l’économie iranienne dans le contexte de corruption du régime et dans le cadre des sanctions américaines. Et il finit son article en démontrant que la privatisation à tout crin du régime a des conséquences sociales importantes « Sur les 100 premières entreprises privées entrées en bourse de 2001 à 2004, 16 ont été fermées, six sont en semi-fermeture, 29 sont en difficulté économique et 62 ont licencié leur personnel sans salaire. De mars 2018 à mars 2019, l’OIP a transféré 631 entreprises publiques au secteur privé. »

La deuxième lutte ouvrière est celle des travailleurs palestiniens (nous ne savons pas si les femmes font partie de ce groupe)
La longue guerre contre les travailleurs palestiniens
https://www.pressegauche.org/La-longue-guerre-contre-les-travailleurs-palestiniens

La situation est explicitée dès les premières lignes de l’article « Au cours du mois dernier, les autorités libanaises ont déclenché une répression brutale contre les travailleurs palestiniens. En juin, le ministre libanais du Travail, Kamil Abu Sleiman, a décrété que les réfugiés palestiniens au Liban devaient obtenir un permis de travail au même titre que les autres travailleurs étrangers. »

Pour rendre clair ce contexte de répression, l’auteur réfère à « trois ennemis constituent la « principale menace » pour le mouvement national palestinien : « les dirigeants réactionnaires locaux ; les régimes arabes des états entourant la Palestine, et l’ennemi impérialiste-sioniste ».Ceci affirmé, il amorce une chronologie des événements nous faisant comprendre le sort des travailleurs et travailleuses palestiniennes. Les années 30, la création d’Israël, l’intifada, 1967 sont revisités sous l’angle du sort des personnes ouvrières. Suite à cette démonstration l’article conclut « En fait, Gaza illustre parfaitement l’argument de Kanafani au sujet des trois ennemis de la Palestine. Les difficultés dans la bande de Gaza ont été produites par trois acteurs principaux : « la direction réactionnaire locale [aujourd’hui l’Autorité palestinienne] ; les régimes des États arabes entourant la Palestine [Égypte] et l’ennemi impérialiste-sioniste [Israël] ».

États-Unis. Les travailleurs de GM font la grève contre les bas salaires et les contrats « à deux niveaux » - (des femmes travaillent dans cette usine)

« Les travailleurs de General Motors sont coincés entre un patron avide et des dirigeants syndicaux corrompus » Voilà ce que l’article va tenter de démontrer. Concernant les directions syndicales corrompus, l’auteur mentionne que rien n’est prévu pour organiser la grève « Aucun badge n’a été distribué dans les usines. Les membres n’ont pas entendu une seule parole des dirigeants au sujet des objectifs de la négociation. Il n’y a pas eu de sondage auprès des membres, pas d’équipes pour la bataille contractuelle, pas de bulletins de négociation pour tenir les membres au courant. Pas d’actions préparant les piquets de grève, pas de refus de faire des heures supplémentaires, pas de sensibilisation du public, pas de négociation ouverte. »

Concernant la compagnie, voici comment l’auteur la caractérise « GM a été renfloué par les contribuables à hauteur de 50 milliards de dollars en 2009. GM a réalisé plus de 8 milliards de dollars de profits en 2018, tout en ne payant pas d’impôt fédéral sur le revenu et en faisant un don de 22 millions de dollars à Mary Barra, sa PDG. Pour GM, exiger des concessions de la part de ses employés surchargés de travail est simplement un signe que la direction pense que l’UAW est un « ennemi » facile à manœuvrer. »

Et comment va se mener cette lutte ? « En 2015, ce que les constructeurs automobiles ont donné d’une main, ils l’ont enlevé de l’autre, mais une disposition moins remarquée a également augmenté le recours aux intérimaires. « Je vote contre toute proposition de contrat qui n’ouvre pas la voie à l’égalité pour tous les membres de GM/UAW », a déclaré Sean Crawford. « C’est un principe sacré. C’est le sens même du mot syndicat (union). Cette opportunité pourrait ne pas se représenter. »

Concernant le climat

Appel pour une mobilisation mondiale pour le climat du 20 au 27 septembre

L’introduction à cet appel est des plus claires « La planète Terre est déjà entrée dans la phase d’urgence climatique. Au sein du Réseau syndical international de solidarité et de luttes, nous considérons que cette situation est la conséquence directe d’un modèle de production et de consommation effrénées et inadaptées qui met en danger notre survie et à des effets dévastateurs chez les populations les plus vulnérables et les plus pauvres du monde. Ne pas y répondre avec la rapidité et la fermeté nécessaires entrainera la mort de millions de personnes et l’extinction d’espèces indispensables à la vie sur terre. »

La suite du texte insiste sur les conséquences sur les personnes les plus démunies et pose l’inaction de l’Europe avec la signature de traités économique et des autres pays « Les grandes multinationales et le gouvernement des Etats-Unis mettent également en péril l’Amazonie. Avec le Chine, ce sont les plus grands pollueurs mondiaux et les principaux défenseurs de l’industrie pétrolière. »

Le manifeste se conclut sur la nécessité de la mobilisation des classes ouvrières mondiales.

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