L’Alliance des maisons d’hébergement de 2^e étape pour femmes et enfants victimes de violence conjugale (MH2) amène donc aujourd’hui ses commentaires sur le rapport de ce comité dont nous faisons partie et tient à mettre en exergue certains constats.
Violence conjugale postséparation :
8 des 10 événements étudiés ont eu lieu dans un contexte de violence conjugale postséparation. Plus encore, la séparation récente (12 mois) ou imminente est présentée comme un facteur à haut risque d’homicide conjugal. Un constat effrayant alors que l’Alliance termine à peine une campagne de sensibilisation à la violence conjugale postséparation chez les jeunes où 88% des personnes répondantes au questionnaire d’auto-dépistage vivraient ou auraient vécu une forme grave de violence-conjugale postséparation.
Pour préserver la vie, la confidentialité doit être levée
Un constat se démarque dans l’examen de 10 événements ; beaucoup d’occasions de dépister et de prévenir les meurtres ont été manquées. Effectivement, dans 9 événements, les services policiers avaient été sollicités au préalable et 8 cas avaient solliciter les services médicaux et sociaux avant le meurtre. Nous pouvons ainsi constater le partage d’information comme élément essentiel à la prévention des meurtres dans un contexte de violence conjugale. À cet effet l’Alliance tient à réitérer l’importance de l’implantation de cellules d’intervention rapide dans 6 nouvelles régions du Québec tel qu’annoncé la semaine dernière par les ministres Charest et Guilbault.
« Après l’annonce de la semaine dernière concernant l’investissement de 180M dans le Plan d’action spécifique pour prévenir les situations de violence conjugale à haut risque de dangerosité et accroître la sécurité des victimes, après la forte mobilisation pour les 12 journées d’actions contre la violence faites aux femmes et des commémorations de polytechnique hier, je crois que ça nous prouve à quel point la société québécoise est mûre pour affronter tous ces enjeux de violence conjugale et est prête à avancer pour protéger les victimes et mieux prendre en charge les agresseurs. »
– Maud Pontel, membre du comité d’examen et coordonnatrice de l’Alliance
L’Alliance salue ainsi la mobilisation de nombreux acteurs politiques et de la société civile sur les enjeux liés à la violence conjugale particulièrement dans un contexte de COVID-19 qui semble vraisemblablement exacerber la problématique. Nous tenons effectivement à rappeler que selon une étude menée par Hébergement Femmes Canada, plus d’une maison d’hébergement sur deux (52%) constate une augmentation de la gravité de la violence subie par les femmes qu’elles desservent depuis le début de la pandémie.
À propos de l’Alliance :
Les maisons d’hébergement de 2e étape (MH2) ont une expertise spécialisée en violence postséparation, au regard de la dévictimisation, de l’analyse de la dangerosité du conjoint, des impacts sur les enfants exposés à la violence conjugale, de la réinsertion sociale des victimes et de l’autonomisation des femmes hébergées. En 2019, les 24 membres de l’Alliance ont hébergé 512 personnes (223 femmes et 289 enfants) en danger de violence conjugale postséparation dans un parc total de 119 logements et 21 chambres. On évalue que 8% des femmes victimes de violence conjugale auront besoin d’un référencement en maison d’hébergement de deuxième étape. Malheureusement, le taux de refus des demandes admissibles est de 75% à Montréal, et 37% dans les régions où le service existe ! Nous osons espérer que le MSSS débloquera rapidement les 69 nouvelles places en maison de 2^e étape en attente d’approbation depuis 15 mois
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