Édition du 19 novembre 2024

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Environnement

Opposition au transport ferroviaire de produits pétroliers au Québec

Québec, 26 novembre 2015 – Le groupe citoyen « Non à une marée noire dans le Saint-Laurent » dépose sa pétition à l’Assemblée nationale. Nous sommes heureux d’annoncer que c’est plus de dix milles personnes qui ont signé la pétition afin de manifester leur opposition aux projets de transport des hydrocarbures par train. Par cette pétition, nous demandons que l’Assemblée nationale du Québec s’oppose résolument au passage par train, sur son territoire, de produits pétroliers voués à l’exportation, notamment en raison des risques élevés pour les écosystèmes et la sécurité publique.

Rappelons que le gouvernement du Nouveau-Brunswick a autorisé le 17 juillet 2014, la compagnie albertaine Chaleur Terminals Inc. à transporter, stocker, manipuler et charger à bord de navires au port de Belledune, N.-B., du pétrole non conventionnel (1). Le projet prévoit le passage au coeur de nombreuses villes du Québec de 2 convois de 120 wagons de pétrole de schiste ou de pétrole bitumineux à chaque jour, ce qui représente le transport de 1,2 millions de barils par semaine. Une phase deux est projetée, au sein des documents déposés par la compagnie, doublant ainsi la quantité initiale à près de 3 millions de barils.

Lors du dépôt de la pétition, des citoyen-ne-s de Sorel-Tracy aux prises avec le projet Kildair et des citoyen-ne-s de Lac-Mégantic sont venus souligner que le Québec ne doit plus jamais revivre une pareille tragédie. De plus, des membres de plusieurs groupes étaient aussi présents dont Convoi-Citoyen, Tache d’huile, le RVHQ et Regroupement citoyen contre les bitumineux et pour le développement durable. Ces derniers sont tous concernés et impliqués par le dossier Chaleur Terminals. Nous tenons à remercier toutes ces personnes d’avoir ajouté leurs précieuses voix.

Par ce dépôt, nous joignons également notre voix à celles des personnes et des groupes qui sont intervenus cette semaine pour dénoncer la parodie de démocratie que représente l’ÉES global sur les hydrocarbures. Lorsqu’ une consultation se déroule en même temps que des forages sont autorisés ; que certaines des études ne sont pas disponibles ; que la population a moins de trois semaines pour analyser des centaines de pages d’études, aller chercher une contre-expertise et préparer un mémoire ; que le gouvernement semble oublier ses obligations à l’égard des droits des peuples autochtones ; qu’aucune alternative de développement n’est étudiée alors que nous sommes à la veille de la COP21 ; que les principaux droits auxquels le document de consultation s’intéresse sont les droits d’émission de CO2 ; etc. Oui, en effet, on peut appeler ça une parodie de démocratie ! Malheureusement, cela n’a rien de drôle, car les changements climatiques sont un des plus grands enjeux relevant du droit humain auquel nous devrons faire face au cours des prochaines décennies.

C’est la vie humaine elle-même qui est en jeu.

C’est pourquoi nous réitérons notre refus que le Québec devienne une autoroute d’exportation des sables bitumineux et du pétrole de schiste. Comme plusieurs villes au Québec.l’ont déjà réclamé, le gouvernement du Québec doit tenir un BAPE face à un projet qui ne respecte aucun des trois piliers du développement durable.

Dans le cadre du dépôt de la pétition à l’Assemblée nationale, le député de la circonscription de Rimouski, Harold Lebel, a agi à titre de député intermédiaire et était accompagné de Martine Ouellet du Parti Québécois. Manon Massé et Amir Khadir de Québec Solidaire étaient aussi présents. Rappelons, par ailleurs, que les membres du groupe « Non à une marée noire dans le Saint-Laurent » n’affichent aucune partisanerie. Toute cette démarche s’inscrit uniquement dans une démarche citoyenne. Les communautés ont le droit de dire non à ce projet insensé. Nous pouvons faire mieux. Ensemble, faisons-le !

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Pour information : nonmareenoire@gmail.com

(1) Que ce soit les hydrocarbures en milieu marin dans le Golfe du Saint-Laurent, les gaz de schiste dans la Vallée du Saint-Laurent, le pétrole de schiste sur l’île d’Anticosti, les réservoirs compacts de la Gaspésie, le déploiement des sables bitumineux par train, par bateau et par oléoduc, le Québec fait face depuis quelques années à une invasion sans précédent de « projets fossilisés ». Malgré quelques gains des citoyens, il n’y a toujours pas de moratoire, de même qu’il n’y a toujours pas eu de bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) générique sur l’ensemble de la filière des hydrocarbures au Québec.

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