Tiré de Ma CSQ cette semaine.
Un certain mystère planait depuis quelques mois quant à l’éventuelle nouvelle politique québécoise de financement des universités. Une consultation lancée à peu près à pareille date l’an dernier par le MES avait été l’occasion, pour la Fédération du personnel de soutien de l’enseignement supérieur (FPSES-CSQ) et la Fédération de la recherche et de l’enseignement universitaire du Québec (FREUQ-CSQ), d’émettre dix-huit recommandations pour mieux soutenir nos communautés universitaires.
Un résultat mitigé
Ultimement, le résultat suggère que le MES a davantage tendu l’oreille à ses collègues des autres ministères qu’auprès des personnes qui connaissent le mieux les universités. La hausse de la part de financement inconditionnel aux établissements a de quoi réjouir, tout comme l’attention portée à la vitalité et au rayonnement des activités des universités en région. En revanche, cette nouvelle politique rate complètement la cible des besoins mis de l’avant par les personnes qui travaillent dans les milieux.
Faire les poches aux étudiants internationaux pour financer le réseau
Déjà, il n’est pas question du réinvestissement nécessaire dans le réseau. Aucune nouvelle somme n’est prévue, mais plutôt un remaniement des enveloppes déjà en place. Pour remplir les coffres, le MES persiste et signe sur son annonce du 13 octobre dernier. Les étudiants internationaux débourseront désormais un minimum de 20 000 $ pour une année d’études au Québec dans une université anglophone. Ce sera 12 000 $ pour des étudiants canadiens non résidents du Québec.
Des programmes laissés pour compte ?
Plus inquiétant encore, on annonce des sommes supplémentaires pour les inscriptions et la diplomation des effectifs étudiants dans certains programmes d’études liés à l’Opération main-d’œuvre du gouvernement et au programme des Bourses Perspectives. L’effet positif de ces bourses sur les inscriptions demeure à être démontré. Rien ne permet présentement de conclure qu’elles ont pesé fortement dans la balance pour les choix de programmes collégiaux et universitaires.
De même, il faudra surveiller la mise à jour des pondérations du financement alloué selon les domaines et les cycles d’études. D’aucuns pressentent que le gouvernement pourrait être tenté de surpondérer les familles de programmes plus près de ses actuels objectifs à court terme, au détriment des autres.
Université VS université ?
La nouvelle politique est également susceptible de mettre en place une nouvelle forme de compétition entre universités québécoises : celle qui les oppose entre elles pour le recrutement en génie, technologies de l’information, enseignement ou santé et services sociaux. Elle envoie aussi un signal d’un potentiel système universitaire à deux vitesses entre les familles de programmes privilégiés par le gouvernement et tous les autres.
Cette nouvelle politique, comme le PL44 avant elle, laisse ainsi un goût amer chez les personnes qui travaillent au quotidien dans nos universités. Après s’être accaparé les Fonds de recherche du Québec (FRQ), on décèle dans cette politique une énième tentative de ce gouvernement d’orienter les énergies du Québec vers la seule croissance économique à court terme, quitte à le faire au détriment du développement social, culturel ou à long terme.
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