« C’est une première au Québec : l’Institut national de la santé publique du Québec confirme les nombreuses préoccupations que soulignent depuis plusieurs années la Coalition Québec meilleure mine, le Comité de vigilance de Malartic et les citoyens qui subissent les impacts des mines à ciel ouvert », souligne Ugo Lapointe, porte-parole de la Coalition Québec meilleure mine.
« L’étude démontre de façon scientifique tous les impacts que subissent réellement les gens affectés par une mine à ciel ouvert, que ce n’est pas le fait d’une petite minorité comme certains élus ont toujours prétendu, mais bien d’une large proportion de la population. Le gouvernement du Québec n’a pas le droit d’ignorer cette étude avant d’autoriser d’autres projets miniers en milieux habités », affirme Me Nicole Kirouac, avocate et personne-ressource du Comité vigilance de Malartic.
La santé publique régionale inquiète
La Direction de la santé publique régionale de l’Abitibi-Témiscamingue (DSP-AT), qui a commandé l’étude, se dit « très préoccupée » par les impacts subits par la population à Malartic et par les résultats de cette étude.
L’INSPQ observe qu’une mine à ciel ouvert en milieu habité occasionne des divisions sociales profondes, créant de la méfiance et une détérioration majeure du tissu communautaire et de la qualité de vie. La santé et la qualité de vie de la population sont également très affectées par l’exposition en continue aux poussières, au bruit, aux dynamitages et aux nombreuses nuisances occasionnées par une mine. Le dépassement des normes, le manque de transparence de la minière et le manque de neutralité de la part des élus et de la municipalité sont des facteurs aggravants.
Des bénéfices économiques moindres que prévus
Selon l’INSPQ, les bénéfices et la revitalisation économique espérés au départ ne se sont pas avérés aussi importants que prévus, avec l’absence de nouveaux commerces, voire même la fermeture de certains commerces locaux. L’INSPQ observe également un clivage important et un accroissement des inégalités qui s’est accentué entre une minorité qui travaille à la mine et le reste de la population. Et les perspectives à long terme sont moroses, selon l’INSPQ : fermeture de mine, pertes d’emplois et un lourd lègues environnemental qui n’auront rien pour attirer de nouveaux résidents ou de nouveaux commerces.
Le gouvernement interpellé de nouveau
« Devant de tels constats, le gouvernement du Québec a le devoir de changer les cadres règlementaires et légaux pour protéger les droits et la santé des citoyens affectés par les mines à ciel ouvert. C’est une demande que nous répétons depuis longtemps », affirme M. Lapointe.
L’étude de l’INSPQ a été réalisée en 2012 et 2013 par la chercheure, madame Geneviève Brisson, auprès d’un échantillon d’une centaine de citoyens de Malartic, incluant d’anciens résidents, de nouveaux résidents, des travailleurs miniers, des commerçants et des gens issus du milieu communautaire. Les résultats préliminaires de l’étude ont été présentés le 3 décembre 2014 par l’INSPQ devant une assemblée publique d’une centaine de personnes, incluant des représentants de la Ville de Malartic, de la Direction régionale de la santé publique, du Comité de suivi du projet Canadian Malartic et des citoyens. L’étude complète sera dévoilée avant l’été 2015.