Édition du 1er avril 2025

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Politique canadienne

Nouveau pont Champlain

Nouvelle charge contre la formule en PPP

Le nouveau pont qui sera construit en partenariat public-privé (PPP), formule privilégiée par le gouvernement fédéral, pourrait coûter plus du double par rapport au mode public, dénonce le Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

Tiré du site du journal Le courrier du sud, 29 mai 2013.

Dans une offensive publicitaire qui s’étendra jusqu’au 16 juin, à la radio et dans plusieurs journaux de la région métropolitaine, dont Le Courrier du Sud, le SCFP prévient des dangers liés aux risques potentiels de la formule du PPP imposée par le gouvernement.

Argumentaire contre les PPP

L’économiste et conseiller syndical au SCFP, Pierre-Guy Sylvestre, déplore qu’au lieu d’assumer sa responsabilité de payer un nouveau pont, le gouvernement s’en déleste sur un consortium privé composé de firmes de génie-conseil qui refilera la facture « gonflée » aux usagers québécois.

« Aucun des arguments économiques en faveur des PPP ne tient la route, déclare M. Sylvestre. Le financement par le gouvernement se ferait à un meilleur taux que par n’importe quel consortium privé. Sur une période de l’ordre de 30 ans, cela fait une différence importante. »

Dès novembre 2010, soit un an avant l’annonce de la construction du pont par le ministre fédéral des Transports, Denis Lebel, M. Sylvestre sonnait déjà l’alarme contre les PPP en publiant un commentaire selon lequel, selon lui, il n’est pas démontré que le secteur privé est plus efficace que le public, pour les services publics.

« La récente crise financière a augmenté cet écart entre le privé et le secteur public, croit Pierre-Guy Sylvestre. Par exemple, lorsqu’une municipalité emprunte directement pour construire un aréna, elle paie environ 2% de moins qu’une entreprise privée. Sur une vingtaine d’années, la différence est importante. Avec un PPP, c’est comme si la Ville payait pour qu’un entrepreneur privé emprunte à sa place, à des taux plus élevés. La différence sera inévitablement payée par les contribuables. »

M. Sylvestre ajoute également que les grandes entreprises sont favorisées dans le cas de projets d’envergure, car « les PPP ne sont pas efficaces au sens économique du terme puisque des joueurs sont avantagés ».

Rien avant la fin de 2013

Le directeur général des grands projets de ponts, Marc Brazeau, avait avancé au Courrier du Sud, en février, que le ministère travaillait sur le volet affaires du projet du nouveau pont Champlain en s’associant à la firme, PricewaterhouseCoopers, des experts en prévision d’achalandage.

« Nous sommes à étudier les méthodes à privilégier pour le processus d’approvisionnement et de construction du pont, avait répondu Marc Brazeau. Le ministre Lebel a été on ne peut plus clair à l’effet que ce sera un projet en partenariat public-privé (PPP) et qu’il y aura un péage sur ce pont. Nous évaluons les approches en PPP pour livrer dans les temps prévus les composantes du projet de pont – les prévisions démographiques et la projection sur la mobilité des gens, par exemple – et de faire des analyses sur le péage. »

Ces travaux étant toujours en cours de réalisation, les résultats de ces études sont attendus avant la fin de 2013.

Alexandre Lampron

Journaliste, hebdo Le Courrier du sud

http://www.lecourrierdusud.ca/

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