La Conférence internationale de La Via Campesina (LVC), qui a lieu tous les quatre ans, est l’instance de décision la plus élevée. Elle réunit des représentants de ses organisations membres : de paysans, de petits et moyens producteurs, de personnes sans terre, de peuples indigènes, de migrants et de travailleurs agricoles du monde entier. Collectivement représentant plus de 200 millions de personnes, les délégué-e-s décideront des stratégies communes et organiseront des débats internes pour le mouvement international en pleine croissance.
Au cours d’une semaine à Derio, Pays Basque, les participants aborderont tant les expériences locales que les processus internationaux tels que la déclaration des droits des paysans et d’autres personnes qui travaillent dans les zones rurales ou les négociations pour un instrument international juridiquement contraignant contre les abus des sociétés multinationales au sein du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Les différentes régions de LVC présenteront aussi leurs luttes, comme celle de la région européenne dans les institutions de l’Union européenne pour une nouvelle Politique Agricole Commune et une réforme pour combattre la concentration des terres ; celle de l’Afrique pour la souveraineté sur ses semences ; celle de l’Amérique latine pour une réforme agraire populaire et contre les intérêts des multinationales ; celle des régions asiatiques contre des accords de libre-échange (ALE), les OGM et le défi auquel sont confrontés certains pays par rapport à l’élévation du niveau de la mer en raison du changement climatique.
Une attention particulière sera accordée aux sujets tels : l’impact des ALE sur la Souveraineté Alimentaire, la mainmise de l’industrie et le brevetage des semences, la criminalisation du mouvement et l’assassinat de ses dirigeant-e-s, les solutions paysannes aux changements climatiques et l’agroécologie comme pratique de la souveraineté alimentaire dans nos territoires. Il y aura des événements ouverts au public, notamment le 19 juillet à Derio (pour l’ouverture de la Conférence) et le 23 juillet avec une marche de Derio à la Plaza Nueva de Bilbao, où aura lieu un événement politique publique.
A un moment où, d’une part, la question de la provenance et de la qualité des aliments reprend de l’importance dans l’opinion publique, mais que d’autre part, les abus à l’échelle mondiale contre les communautés paysannes s’intensifient, les conclusions de cette conférence promettent d’être une avancée significative dans la lutte pour la souveraineté alimentaire. Elles renforceront le travail réalisé par la Via Campesina pour la réalisation des droits paysans et, par conséquent, pour la paix et la justice dans les communautés rurales et dans le monde.
Pour plus d’informations sur la septième Conférence de La Via Campesina, voir ce lien.
Au cours des 24 dernières années, La Via Campesina a tenu 6 conférences internationales. La première en Belgique en 1993, puis une deuxième au Mexique en 1996, une troisième en Inde en 2000, une quatrième au Brésil en 2004, une cinquième au Mozambique en 2008 et une sixième en Indonésie en 2013. Toutes ces conférences ont contribué à faire avancer le mouvement et permis de créer une unité autour d’un projet solidarité entre paysans du nord et du sud, de tous les continents. Le but est de renforcer le mouvement paysan à l’échelle mondiale dans la recherche de la justice et la dignité dans le monde rural.
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