« Comment peut-on écrire dans ce rapport que nous nous sommes inquiétés pour rien ? », fustige Andrée Guillemette. « Il faut bien se rendre compte que cet incident est symptomatique d’une problématique beaucoup plus profonde. Cela fait un moment déjà que notre syndicat et notre fédération (Fédération de la santé du Québec - FSQ-CSQ) émettons des avis sur les conditions de vie des adultes hébergés en CHSLD. »
Les conditions de vie des adultes en CHSLD
Sous le titre Conditions de vie des adultes hébergés en CHSLD - L’urgence d’agir de façon cohérente, le plus récent avis de la FSQ-CSQ, émis en février 2014, rappelait au ministère que la présence d’un personnel qualifié en nombre suffisant constitue la meilleure garantie pour la sécurité et la qualité des soins.
(http://www.lacsq.org/fileadmin/user_upload/csq/documents/documentation/avis_memoires/2013-2014/D12533.pdf)
« Les mauvaises habitudes de gestion ne sont pas étrangères à la situation périlleuse pour nos ainés et nous craignons que de réallouer le budget ne se traduise par le fait de déshabiller Joseph pour habiller Marie et que cela ne règle en rien la problématique. Comment peut-on croire qu’en déplaçant du personnel soignant d’une unité pour pallier au besoin d’une autre unité, saura ainsi régler le problème ? On ne fera bien entendu que transférer le mal de place », martèle la présidence du SIIIACQ (CSQ).
Par ailleurs, si le rapport propose certaines solutions techniques (rideaux, portes ouvertes, coussins sonores, etc.), le SIIIACQ (CSQ) affirme que cela ne permettra pas de combler les besoins en ressources humaines.
L’urgence d’investir dans la santé
Interrogé par les médias lors du dépôt du rapport, le ministre Barrette a reconnu du bout des lèvres un « léger » problème d’organisation du travail à la résidence Cooke. « Comment peut-on être aussi déconnecté de la réalité et tenter par tous les moyens de faire avaler la pilule à une population inquiète ? », soutient la leader syndicale. « Il y aura toujours des problèmes d’organisation du travail s’il n’y a pas les ressources suffisantes pour combler les besoins des patients. Il nous faut plus de personnel si on veut éviter de telles situations et s’assurer que le ratio patients/personnel soignant soit adéquat. Comment se fait-il que nous ne soyons pas en mesure de redresser la situation en santé et services sociaux avec des clientèles parfois très lourdes nécessitant respect et considération ? »
La présidente du SIIIACQ (CSQ) se dit « impatiente d’être conviée par la direction du CIUSSS MCQ (centre d’hébergement Cooke pour personnes âgées) afin de participer au comité paritaire qui visera à mettre en commun nos expertises sur le plancher. Tout cela dans le but d’améliorer les conditions de travail de nos membres et surtout les conditions de vie des bénéficiaires. On se doit de donner aux ainés ce à quoi ils ont droit. Et le personnel soignant a le droit d’avoir le sentiment du devoir accompli à la fin de chacun de leur quart de travail et ce sentiment du devoir accompli passe obligatoirement par le fait d’avoir pu donner le temps nécessaire à chacun des bénéficiaires ».
En conclusion, Andrée Guillemette rappelle l’importance de ne surtout pas banaliser cet événement et elle est d’avis que « si c’est ce que ça prenait pour améliorer les conditions de tous les CHSLD, ça en valait la peine ! »
Profil du SIIIACQ (CSQ)
Le Syndicat des infirmières, inhalothérapeutes et infirmières auxiliaires du Coeur-du-Québec (SIIIACQ) (CSQ) représente plus de 1 800 membres du personnel en soins infirmiers et cardio-respiratoires (infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes) qu’on retrouve dans les établissements de santé couvrant l’ensemble de la région Mauricie/Coeur-du-Québec.