« Nous parlons au nom de plus de 400 000 travailleuses et travailleurs qui œuvrent dans tous les domaines, dans toutes les régions du Québec. Cette négociation est importante, non seulement pour nos membres, mais pour toute la population. Il ne s’agit pas seulement de donner à nos membres les conditions de travail qu’ils méritent, mais aussi d’assurer l’avenir des services publics », déclare Daniel Boyer.
Les services publics : un moteur économique régional
En Abitibi-Témiscamingue, environ 12 330 salariés des services publics contribuent à dynamiser l’économie en détenant 17% des emplois. C’est une somme de plus de 420 millions de dollars qui sont injectés dans l’économie régionale. Du côté de la fonction publique, ce sont 1860 femmes et hommes qui donnent vie aux programmes gouvernementaux et qui répondent aux besoins de la population. Dans le secteur de la santé et des services sociaux, ce sont 4970 travailleuses et travailleurs dévoués qui prennent soin de nos familles. Nos enfants côtoient 4830 personnes dans les commissions scolaires, dont une forte majorité contribue directement à l’abc de leur formation. Dans les cégeps, ils sont plus de 670 à permettre aux jeunes de la région d’avoir accès à une éducation postsecondaire de qualité. Ils agissent aussi en tant que vecteurs de développement économique.
« Nous sommes face à un enjeu majeur. Le gouvernement prévoit le départ à la retraite de 15 000 employés du secteur public annuellement, au cours des prochaines années. Des mesures concrètes d’attraction et de rétention de la main-d’œuvre doivent être convenues avec le gouvernement. Nous devons, dès aujourd’hui, prendre les moyens nécessaires pour assurer la continuité et la qualité des services publics dans la région », a ajouté Francine Lévesque.
Des conditions de travail qui doivent être améliorées
L’écart salarial entre les travailleuses et les travailleurs des services publics et ceux des autres secteurs ne cesse de croître. L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) l’estimait à 8,3 % en novembre dernier. Pour ce qui est de la sécurité d’emploi, 52 % des emplois dans le secteur public sont à statut précaire ou à temps partiel. C’est plus de la moitié des travailleuses et des travailleurs en négociation qui ne bénéficient d’aucune sécurité d’emploi.
Les demandes salariales du Front commun sont de l’ordre de 4,5 % par année, pour une convention collective d’une durée de trois ans. Elles s’expliquent ainsi : 2 % par année pour combler le retard de la rémunération globale identifié par l’ISQ ; 2 % supplémentaires pour maintenir la parité salariale avec les autres salariés québécois au cours de la durée de la convention et afin d’assurer une protection contre la hausse du coût de la vie et, enfin, un montant fixe équivalent à 0,5 % du salaire moyen afin que la croissance économique du Québec puisse bénéficier aux employés de l’État.
« Il est grand temps de donner aux travailleuses et aux travailleurs des services publics les conditions de travail qu’ils méritent. Il est faux de prétendre qu’ils bénéficient d’une sécurité d’emploi justifiant une rémunération inférieure au reste du marché du travail. Les employés du secteur public revendiquent ce qui leur revient, ni plus, ni moins », a souligné Carolle Dubé.
Le Front commun mobilisé partout au Québec
En convenant de revendications communes et en joignant leurs forces, les membres des organisations du Front commun établissent un rapport de force considérable pour faire valoir leurs revendications. « Le gouvernement doit prendre acte de cette force qui s’oppose à l’austérité, aux compressions et à la privatisation dans les services publics. Il est temps d’envisager des solutions progressistes, porteuses pour l’avenir du Québec, à commencer par des services publics forts et adéquatement financés », ont conclu les leaders syndicaux.