La présidente de la Fédération nationale des communications (FNC-CSN), Pascale St-Onge, est limpide. « Il serait dangereux de s’engager dans un accord de libre-échange alors qu’on ne connaît même pas encore quelle sera la nature de la nouvelle politique culturelle fédérale à l’ère du numérique et alors que nos médias d’information ainsi que nos créateurs de contenus vivent déjà une période difficile financièrement. Nous devons d’abord connaître les mécanismes de financement et de soutien aux industries culturelles et médiatiques qui seront mis en place par le gouvernement Trudeau », souligne-t-elle en rappelant qu’il est difficile pour un gouvernement de légiférer en faveur de nos entreprises lorsque les règles du libre-échange sont déjà conclues entre deux États.
« La culture et l’information ne sont pas des marchandises et ne peuvent être traitées comme telles dans un accord de libre-échange, et c’est pourquoi traditionnellement ces secteurs ont été exclus de ces accords. Nous demandons au gouvernement fédéral de dévoiler au plus tôt sa politique afin de protéger notre souveraineté culturelle, particulièrement celle du Québec », ajoute-t-elle.
D’autres industries sur le qui-vive
Pour sa part, le président de la CSN, Jacques Létourneau, perçoit déjà dans les propos de Donald Trump bien des motifs d’irritants à venir. Selon lui, il y a de quoi être préoccupé par les propos du président américain voulant que les États-Unis perdent au change avec l’accord actuel. La volonté exprimée de favoriser la production de biens de son côté de la frontière, d’abolir tout système de quotas ou d’avoir un meilleur accès à certains marchés canadiens est également inquiétante, selon le président de la CSN. « Non seulement les produits laitiers et les produits culturels risquent d’être visés si on ne se tient pas debout devant une telle posture nationaliste du libre-échange à l’américaine, mais d’autres secteurs comme l’aluminium et le bois d’œuvre risquent également passer dans le tordeur de cette vision faussée de la réalité », souligne-t-il.
« Le risque est bien réel : on a récemment appris que l’industrie du bois d’œuvre sera soumise à une taxe frontalière totalisant 27 %. Donald Trump semble déterminé à nous faire la vie dure. J’invite le gouvernement fédéral à se rappeler à chaque moment des priorités de négociation de ses commettants lorsqu’il sera en pleine négociation avec son homologue américain », conclut Jacques Létourneau.
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