« La police ne règle pas la violence dans l’industrie du sexe ! »
Contrairement aux demandes des organismes impliqués dans le congrès, le CATS affirme que davantage de criminalisation des milieux de travail pénalise de fait les travailleuses du sexe. « Si mon patron est criminalisé, comment je peux faire pour dénoncer les abus sans perdre mon emploi ? Les travailleuses du sexe ne veulent pas vivre de violence au travail, mais elles veulent pouvoir garder leur boulot ! » fait valoir Adore, qui est travailleuse du sexe et militante au CATS. Selon elle, les dénonciations de conditions abusives dans le modèle actuel mèneraient à l’arrestation du patron pour proxénétisme et à la fermeture de son milieu de travail. « La police qui rentre dans un milieu de travail, ça peut aussi mener à la déportation des travailleuses migrantes. » rajoute-t-elle.
« Il faut se rappeler que ces organisations défendent un modèle déjà en vigueur depuis dix ans ; pourtant on continue de vivre des violences au quotidien. Elles prétendent qu’on ne subit pas les impacts de la criminalisation, mais c’est faux. On est criminalisées dès qu’on veut travailler à plusieurs », affirme sa collègue Cherry. Le Canada a adopté en 2014 la Loi sur la protection des collectivités et des personnes victimes d’exploitation. Cette loi est inspirée du modèle scandinave, revendiquée partout dans le monde par les féministes anti-prostitution. La loi criminalise les clients et toute personne tirant profit du travail sexuel d’autrui.
La décriminalisation et des droits du travail
Le comité propose plutôt que le travail du sexe soit décriminalisé pour que les travailleuses puissent s’organiser en syndicats. Melina, aussi militante au CATS, pense que ce serait la solution pour améliorer ses conditions de travail. Elle fait valoir que cela permettrait de dénoncer les employeurs abusifs via des mécanismes légaux et d’obtenir des compensations monétaires, tout en bénéficiant d’une sécurité d’emploi. « Si on pouvait s’organiser ensemble contre les abus des patrons, ça ferait une grande différence, mais en ce moment c’est difficile parce que les collègues ont peur que ça fasse des problèmes avec la police » avoue-t-elle.
Comité Autonome du travail du sexe
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