Est-il possible que les grands capitalistes ne sachent pas que même la technologie la plus avancée ne permettra pas une croissance de richesse suffisante pour satisfaire les besoins de toute la population terrienne ?
Est-il possible que les grands capitalistes préparent consciemment la population à se taire et à se soumettre en réduisant la démocratie au verbiage que constitue l’expansion à l’échelle planétaire du concept de gouvernance, qui n’a rien à voir avec l’expression du peuple, mais tout à voir avec la gestion par un petit nombre, ce qui s’appelle proprement l’oligarchie ?
Est-il possible que les grands capitalistes préparent consciemment la population à se taire et à se soumettre en édictant partout des règles sécuritaires de plus en plus strictes comme c’est le cas chaque fois que le G20 se réunit ?
Est-il possible que les grands capitalistes préparent consciemment la population à se taire et à se soumettre en restreignant partout le droit de manifester et en le réprimant sauvagement comme c’est le cas au Canada, au Québec et à Montréal avec le règlement P-6 ?
Est-il possible que les grands capitalistes s’assurent de ne pas être embêtés par les réfugiés climatiques de plus en plus nombreux que cause le réchauffement global en restreignant l’immigration partout en Occident ?
Est-il possible que les grands capitalistes s’assurent une main d’œuvre esclave en n’autorisant que le déplacement des travailleurs et travailleuses migrantEs temporaires ?
Est-il possible que les grands capitalistes préparent deux mondes : l’un où les riches et puissants bénéficient du capitalisme vert et l’autre où les esclaves et les laissés pour compte croupissent et subissent les effets de la dévastation de la planète ?
« En l’absence d’orientations politique réfléchies, l’interruption inéluctable de la croissance imposée par les limites biophysiques de la planète pourrait bien annoncer un monde sombre et âpre, qui pourrait prendre la forme d’États-forteresses, autoritaires et militarisés, indifférents au sort des populations vulnérables (à l’extérieur comme à l’intérieur de leurs frontières) qui subissent les effets pervers de la course à la croissance. »
Andrea Lévy, « Les dangers d’une décroissance sauvage », revue Relations, juin 2013
N’est-ce pas déjà un peu ce que nous sommes en train de vivre ?