Édition du 17 décembre 2024

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Syndicalisme

La Ville de Québec invoque de faux prétextes et des faux-fuyants pour ne pas négocier

QUÉBEC, le 16 sept. 2013 - La suspension unilatérale des négociations par le maire de Québec, Régis Labeaume, provoque l’écœurement parmi les cols bleus. Sans contrat de travail depuis bientôt trois ans, ils dénoncent cette décision qu’ils assimilent à de la « petite politique électoraliste ».

« Les cols bleus de Québec sont dégoûtés de l’attitude du maire, lance Daniel Simard du Syndicat des employés manuels (SCFP 1638). Que la Ville se sauve alors qu’on aborde la question du régime de retraite, c’est du Labeaume tout craché ! »

Eddy Jomphe, le négociateur des cols bleus est quant à lui abasourdi. « La négociation allait très bien. Le syndicat avait déposé une proposition formelle sur le régime de retraite. On attendait le retour de l’employeur qui promettait une réponse en septembre. Tout se déroulait normalement. De notre côté, on entrevoyait même la possibilité d’une entente avant les élections », raconte le conseiller SCFP.

« Mais, fidèle à son habitude, le maire change d’idée selon son humeur du matin. L’an dernier, c’est lui qui reprochait aux cols blancs de vouloir quitter la table des négociations, rappelle-t-il. Cette année, c’est lui qui quitte la table. »
Pour les représentants syndicaux des cols bleus, la situation actuelle est pour le moins ironique. « Le maire fait le tour du Québec et réclame à cor et à cri qu’il faut discuter du régime de retraite, et maintenant qu’on en parle, il quitte la table ! Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond à la Ville. »

« C’est ridicule, constate Daniel Simard. Si cet arrêt des discussions est maintenu, de façon réaliste, je ne pense pas que nous serons à la table de négociation le lendemain de l’élection. Et on redoute que rien n’arrive avant les Fêtes. La vérité, c’est que le maire ne veut pas négocier, il veut décréter. »
Rappelons que le Code du travail du Québec stipule que les parties prenantes à une négociation doivent agir « avec diligence et bonne foi » (article 53 du Code : « Les négociations doivent commencer et se poursuivre avec diligence et bonne foi. »).

Les cols bleus de Québec sont au nombre d’environ 1130. Leur convention collective est échue depuis le 31 décembre 2010.

Les négociations entre la Ville de Québec et ses cols bleus ont commencé en février 2011. Depuis cette date, les parties syndicale et patronale ont tenu 40 séances de négociation, dont 31 en présence d’une médiatrice nommée par le ministère du Travail. D’autres rencontres sont prévues au cours des semaines à venir. Du 24 mai 2012 au 21 décembre 2012, les cols bleus ont exercé une grève des heures supplémentaires. Ils n’avaient pas exercé de droit de grève depuis plus de 25 ans.

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