Des employéEs des écoles et commissions scolaires et même des cadres se sont joints au mouvement devant l’impact annoncé des coupures du gouvernement Couillard. La Fédération des comités de parents, pourtant peu portée sur la contestation, enjoint le gouvernement "de ne plus couper l’arrivée de carburant" dans l’éducation. (1) La vaste majorité des régions du Québec ont été touchées par le mouvement. Les campagnes anti-syndicales menées par les gouvernements néolibéraux successifs (libéraux et péquistes confondus) n’ont pas de prise lorsque ce sont les parents qui descendent dans la rue et affirment clairement que l’austérité a des effets sur les services aux élèves et que les discours que les libéraux voudraient rassurants ne portent pas.
Plusieurs parents dénoncent les problèmes liés à l’augmentation du nombre d’élèves par classe. Ils ont soulevé les problèmes liés aux coupures de ressources spécialisées comme les orthopédagogues ou les conseillers pédagogiques, qui feront en sorte que les élèves en difficulté seront encore moins bien encadrés.
Sur les ondes de Radio-Canada, une porte-parole du mouvement a souligné que les effets des coupures se font sentir de plus en plus malgré les propos du ministre. « Il y a eu de nombreuses vagues de compressions au cours des dernières années et là, on est rendu que le gras a été enlevé, on est rendu sur la chair et sur l’os », illustre la porte-parole du mouvement Je protège mon école publique, Pascale Grignon. « Toutes les compressions supplémentaires touchent les services aux élèves et il est faux de dire le contraire. Chaque coupure fait deux ou trois fois plus mal maintenant », ajoute-elle.
Madame Grignon annonce du même souffle qu’il s’agit des premières manifestations et qu’il y en aura d’autres. « On est aussi à préparer l’automne, ce n’est pas une fin ici, c’est un début », avertit Mme Grignon, en soulignant qu’il faut au contraire réinvestir en éducation. « Ça suffit, les compressions en éducation. Au contraire, il faut financer davantage le système d’éducation public. » On parle également d’une pétition qui serait lancée bientôt.
Les mobilisations se sont étendues dans la plupart des régions du Québec. Un rapide tour d’horizon de la planète web permet de croire que l’objectif de plus de 90 écoles mobilisées a été atteint et même dépassé. Et ce malgré le zèle de certains cadres plus préoccupés de démontrer leur soumission aux politiques gouvernementales que leur fidélité à la mission éducative du réseau scolaire. (2)
Jamais dans le passé récent une mobilisation des parents avait connu un tel succès. Jusqu’au point où le ministre Blais a dû faire de la gestion de crise et dénoncer les « scénarios catastrophes ». Sans grand effet sur les parents mobilisés sauf de faire la démonstration que l’édifice de la politique d’austérité peut connaître des secousses inattendues sous la pression populaire. Souhaitons que les organisations syndicales et populaires joignent la bataille pour multiplier ses effets tout en respectant l’autonomie du mouvement. Québec solidaire a déjà fait connaître son appui au mouvement et des éluEs du parti ont fait la tournée de certaines écoles pour manifester leur solidarité. Solidarité !
Notes
2-Voir http://www.journaldemontreal.com/2015/05/27/des-parents-museles-par-la-csdm