Votre gouvernement s’apprête à voter une loi spéciale qui aura des effets à long terme bien plus graves que les bénéfices à court terme que vous pouvez envisager.
C’est tout un pan de la société qui se sentira exclu, rejeté par nos institutions démocratiques et qui perdront le peu de confiance en celle-ci qu’il leur restait.
C’est le droit constitutionnel à la liberté fondamentale d’association des étudiants qui risque d’être à jamais affaibli et les chances de réparer ce tort par des procédures juridiques coûteuses et complexes sont si minces que nous serons nombreux à y renoncer.
C’est la mission même de l’éducation au Québec qui sera foulée aux pieds : le savoir comme source de liberté.
Votre gouvernement tire sa majorité d’un seul élu. Vous pouvez être celui ou celle qui changera l’histoire. Vous pouvez être celui ou celle qui se lèvera et dira non. En toute conscience, pouvez-vous vraiment appuyer cette loi spéciale ? Est-ce pour cela que vous avez prêté serment devant le peuple du Québec ?
Nous vous prions seulement de bien réfléchir à votre vote lors de cette loi spéciale. Les intérêts du Québec sont bien supérieurs à celui d’un parti politique, quel qu’il soit.
Je vous remercie,
Valérie Cayouette-Guilloteau,
Professeure de philosophie