Monsieur Blanchet dit vouloir convoquer bientôt un groupe d’experts pour obtenir la « meilleure synthèse scientifique disponible » ; il parle ici d’une synthèse scientifique sur les éventuelles ressources fossiles du sous-sol québécois.
Il est certain que nous devons échapper à cette polarisation manichéenne, et qu’une pondération est nécessaire, appuyée sur des faits solides.
C’est là que le bât blesse. Monsieur le ministre oublie le cadre dans lequel tout ce débat doit s’inscrire : le Québec n’est pas seul au monde.
Notre planète est petite. Son équilibre climatique est menacé par les gaz à effet de serre dont la source principale est l’utilisation des hydrocarbures, et des millions d’humains vont souffrir des perturbations météorologiques et de la hausse du niveau des océans. Dans ce contexte, les hydrocarbures fossiles doivent demeurer dans le sol, et il faut dès à présent freiner leur exploitation.
Ces faits, bien documentés par le GIEC et par de nombreux scientifiques d’ici et d’ailleurs, doivent constituer la toile de fond de la « meilleure synthèse scientifique disponible » commandée par le ministre, qui devra alors élargir le débat.
Denise Campillo