Rappel
Le ministre Eric Girard a confirmé lors de sa mise à jour économique que le montant maximal du crédit d’impôt pour soutien aux aînés passera de 411 $ à 2 000 $. Ce sont 1,1 million de personnes âgées de 70 ans ou plus à faible ou moyen revenu qui devraient profiter de cette mesure qui coûtera 8 milliards $ sur 5 ans.
Une mesure intéressante…
« Il va sans dire que la bonification du crédit d’impôt, de presque 1600 $, fera une plus grande différence dans la vie des personnes admissibles que l’aide ponctuelle de 600 $ ou 400 $ qui sera versée d’ici la fin décembre, souligne le porte-parole du Collectif, Serge Petitclerc. D’une part parce que le montant est plus substantiel, mais surtout parce qu’il s’agit d’une mesure récurrente. Les personnes qui y ont droit savent qu’elles pourront compter dessus à long terme.
« Même si elle est intéressante, il faut souligner que cette mesure demeure insuffisante pour permettre aux personnes âgées les moins nanties, comme celles qui reçoivent le Supplément de revenu garanti, de sortir de la pauvreté. Mais elle devrait au moins leur permettre de couvrir leurs besoins de base, tels que définis par la Mesure du panier de consommation (21 500 $ début 2022). »
… qui reste inaccessible à une partie des aînés
« Le principal défaut de la mesure annoncée par le ministre des Finances est qu’elle ne rejoint qu’une partie des aîné.es, poursuit Serge Petitclerc. En effet, seules les personnes à faible ou moyen revenu de 70 ans et plus sont admissibles au crédit d’impôt pour soutien aux aînés. Le problème, ici, c’est que le gouvernement a choisi de priver les personnes de 65 à 69 ans de ce crédit d’impôt quand il l’a instauré en décembre 2018.
« Mais en quoi les personnes de 65 à 69 ans à faible ou moyen revenu auraient-elles des besoins moins criants que celles de 70 ans et plus ? Pourquoi une telle discrimination ? Et évidemment, si nous poussons cette logique plus loin, nous pouvons nous demander pourquoi toutes les personnes qui en ont besoin n’auraient pas droit à un soutien plus substantiel, peu importe leur âge. Par exemple, pourquoi ne pas avoir augmenté le crédit d’impôt pour solidarité qui, lui, s’adresse à toutes les personnes à faible ou moyen revenu ? »
Des mesures « anti-inflation » insuffisantes
Serge Petitclerc conclut : « Avec cette mise à jour économique, le gouvernement aurait minimalement dû viser l’augmentation des revenus pour permettre à tout le monde de couvrir ses besoins de base. C’est le minimum nécessaire pour espérer vivre en santé. Grâce à la bonification du crédit d’impôt pour soutien aux aînés qui a été confirmée aujourd’hui, certaines personnes atteindront cette cible. Malheureusement, toutes les autres mesures mises de l’avant par le gouvernement pour faire face à l’inflation ratent la cible… et de beaucoup.
« Rappelons que le Collectif dénonce depuis des mois l’aide ponctuelle de 600 $ ou 400 $, qui est nettement insuffisante en plus d’être inéquitable. La prochaine étape pour le Collectif sera faire d’inciter le gouvernement à renoncer aux baisses d’impôt promises pour 2023, car il s’agit d’une nouvelle mesure inéquitable qui profiterait davantage aux personnes les mieux nanties. Et le Québec a-t-il vraiment les moyens de se priver de 7,4 milliards $ vu l’état de ses services publics, le manque de logements sociaux, l’insécurité alimentaire croissante et, somme toute, l’ampleur des besoins des personnes en situation de pauvreté ? »
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