Encore une fois, hier, on assistait à la guignolée des médias, ce moment de l’année où l’ensemble de la population est sollicitée pour permettre aux personnes les plus appauvries de notre société de passer un temps des Fêtes un peu plus « chaleureux ». Ce moment de l’année où on nous demande d’être généreux et généreuses, sinon les plus pauvres en vivront les conséquences directes. Et pourquoi la générosité citoyenne devrait compenser pour un désengagement de plus en plus grand de l’État envers ses responsabilités ? Tandis que l’écart entre les riches et les pauvres ne cessent d’augmenter, qu’attend notre bon gouvernement pour agir ? Parce que le Conseil national du bien-être social, dans son rapport « Le sens des sous pour résoudre la pauvreté » qui parle le même langage économique en arrive à d’autres conclusions : éradiquer la pauvreté, à long terme, coûterait beaucoup moins cher. Le rapport de la Direction de la santé publique de Montréal dans son rapport « Les inégalités sociales de santé à Montréal » est formel : l’injustice sociale rend malade et tue.
Même le vérificateur général du Québec se met de la partie en dénonçant dans son rapport le manque de cibles, de clarté et de cohérence du gouvernement dans ses actions gouvernementales visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale. Il ne manque plus qu’une volonté politique pour amorcer un vrai changement. Faudra-t-il organiser une « grève de la générosité » pour qu’enfin de vraies décisions permettant une réelle lutte à la pauvreté se prennent là-haut sur la Colline ?
Marie-Ève Duchesne
Porte-parole du Front commun des personnes assistées sociales du Québec