Assimiler les animaux à des choses, c’est aussi ignorer l’état actuel des connaissances scientifiques. La capacité animale à ressentir la douleur fait aujourd’hui l’objet d’un large consensus, du moins en ce qui concerne les vertébrés. De façon générale, plus la recherche progresse, plus nous découvrons que les animaux ont des capacités cognitives et émotionnelles bien plus complexes que nous ne le pensions — et ceci vaut autant pour les singes, les dauphins ou les chiens que pour les vaches, les rats ou les pigeons.
Si les animaux ne sont pas des choses, c’est parce qu’ils ne sont pas des machines, mais des êtres sensibles dotés d’une vie qui leur importe. Il est donc légitime de tenir compte de leurs intérêts et de leur valeur morale lorsque nous prenons des décisions qui les concernent.
Nous sommes conscients que notre appel se heurte à certaines traditions, à la force de l’habitude et à l’idée que les animaux n’existeraient que pour servir nos intérêts. Mais nous croyons aussi que les mentalités ont évolué et qu’il serait temps d’entreprendre la réforme à la fois juste et légitime qui s’impose.
Notre province fait d’ailleurs particulièrement piètre figure en ce qui concerne la protection légale des animaux. Le Québec se classe en effet au dernier rang des provinces canadiennes en termes de législation relative au bien-être animal.
En 2014, il est devenu urgent de s’affranchir des catégories du Code civil et d’accorder aux animaux un statut distinct de celui des biens meubles, un statut qui prenne acte de leur capacité à ressentir du plaisir et de la douleur, bref, un statut d’être sensible.
Signataires
– Nicolas Basque, musicien (Plants and Animals)
– Josée Blanchette, journaliste
– Léa Clermont-Dion, journaliste et réalisatrice
– Martine Delvaux, auteure et professeure de littérature (UQAM)
– Élise Desaulniers, auteure
– Alanna Devine, directrice, défense des animaux, SPCA de Montréal
– Anne Dorval, comédienne
– Jacques Godin, comédien
– Me Anne-France Goldwater, avocate (Goldwater, Dubé)
– Stevan Harnad, chaire de recherche du Canada en sciences cognitives (UQAM)
– Jean-Thomas Jobin, humoriste
– Martine Lachance, Directrice du Groupe de recherche en droit animal (GRIDA)
– Georges Laraque, ex joueur de hockey et activiste
– Claudia Larochelle, animatrice et auteure
– Jacques Languirand, animateur, dramaturge et comédien
– Nat Lauzon, animatrice radio
– Franco Lepore, chaire de recherche du Canada en neurosciences cognitives (Université de Montréal)
– Pascale Lévesque, journaliste
– Marie Soleil Michon, animatrice
– Joëlle Morin, comédienne
– Christian Nadeau, professeur de philosophie (Université de Montréal)
– Annie-Soleil Proteau, animatrice
– Gilles Proulx, journaliste et animateur
– Benoît Roberge, animateur et auteur
– Michel Seymour, professeur de philosophie (Université de Montréal)
– Julie Snyder, animatrice et productrice
– Élise Turcotte, auteure
– Patricia Tulasne, comédienne
– Simon Tremblay Pepin, doctorant en science politique (Université York)
– Anarchopanda pour la gratuité scolaire
– Daniel Weinstock, directeur du McGill Institute for Health and Social Policy
– Laure Waridel, co-fondatrice d’Équiterre
– Matthew Woodley, musicien (Plants and Animals)
– Marc Zaffran/Martin Winckler, médecin et auteur
et plusieurs autres