Le 6 décembre 1989, un tireur ouvre le feu dans un violent attentat antiféministe, le plus meurtrier de l’histoire du Canada. Il fera 14 victimes. Elles s’appellent Maryse, Geneviève, Hélène, Annie, Barbara, Nathalie, Anne-Marie, Maryse, Maud, Sonia, Michèle, Barbara, Annie et Anne-Marie.
30 ans plus tard, les violences envers les femmes continuent.
Dans le contexte actuel, il s’agit d’un devoir de mémoire essentiel afin de s’engager à enrayer toutes les formes de violences envers les femmes. Année après année, les chiffres ne mentent pas : au Québec, 84% des victimes d’infractions sexuelles et 78% des victimes de violence conjugale sont des femmes.
Tous les 7 jours au Canada, on estime qu’environ 1 femme est tuée par son conjoint. Les statistiques sont d’autant plus révoltantes chez les femmes aux intersections de plusieurs systèmes d’oppression. Les femmes immigrantes, les femmes autochtones, celles en situation de handicap, les jeunes femmes, les femmes des communautés LGBTQIA et les femmes racisées sont parmi les plus à risque de subir une ou plusieurs formes de violences. En 2015, les femmes autochtones représentaient 24 % des victimes d’homicides, alors qu’elles ne constituent qu’environ 4% de la population canadienne. À ce jour, nombreux sont les prénoms qu’il faudrait ajouter à la liste des femmes assassinées et violentées.
À l’heure où les mouvements masculinistes et antiféministes prennent racines dans des idéologies sexistes et violentes, des actions s’imposent. Avec l’omniprésence des technologies et des réseaux sociaux, de nouvelles formes de violence se dessinent et prennent de plus en plus de place dans l’espace public et privé. Le revenge porn (la vengeance porno), le repartage de photos intimes, les réseaux de Incels (célibataires involontaires) ne sont que quelques exemples de phénomènes misogynes qui permettent à des groupes de s’organiser et de se mobiliser aux dépends des femmes tout en encourageant et légitimant des formes de mépris et de violences envers elles.
À Québec comme partout à travers le monde, les femmes montrent leur solidarité et se mobilisent pour dénoncer toutes les formes de violences. Elles rappellent que c’est la responsabilité de l’état et de l’ensemble de la société de refuser et dénoncer toutes formes de violences à l’égard des femmes.
La marche silencieuse rejoindra la cérémonie de commémoration organisée par l’Université Laval.
Un message, un commentaire ?