France24 14 mai (France) : Un "printemps érable" souffle sur les universités québécoises
Au Québec, alors que la contestation estudiantine contre la hausse des frais de scolarité entre dans sa 13e semaine, le mouvement semble avoir désormais dépassé le simple cadre scolaire pour se muer en une crise sociale profonde.
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En s’enlisant, le conflit s’est peu à peu métamorphosé. Dépassant le simple cadre scolaire, il s’est désormais mué en une crise plus profonde, qui a mis en pleine lumière les craintes de milliers de jeunes de voir disparaître leurs acquis sociaux au profit du "tout libéral". "C’est là leur grande réussite", note Martin Lukacs, journaliste d’opinion au Guardian : "Ils ont fait comprendre que ce conflit dépassait une simple question de comptabilité pour devenir une réfutation d’un programme d’austérité imposé à travers le monde."
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C’est pourtant un mal nécessaire, estime de son côté Jacques Hamel, sociologue à l’université de Montréal, interrogé par l’AFP. "Bourdieu [éminent sociologue français du XXe siècle, ndlr] serait ravi. […] Il vous dirait : ’Votre lutte est une lutte de civilisation pour essayer de sauvegarder les services publics […] qu’on cherche aujourd’hui à ruiner’." Même son de cloche - encore une fois - de la part du journaliste d’opinion du Guardian, qui a clairement choisi son camp dans cette contestation historique. "Toute une génération de Québécois est en train d’apprendre une leçon qui ne s’enseigne pas sur les bancs de l’école : la violence sous-tend toutes les inégalités de la société. Et le pouvoir ne cède jamais sans bataille."
RTBF 11 mai (Belgique) : Le conflit étudiant s’est métamorphosé en crise sociale, surnommée "printemps érable", un clin d’oeil reliant le printemps arabe au symbole national canadien.
La mobilisation étudiante s’inscrit davantage dans la lignée de la fronde en 2001 contre le Sommet des Amériques à Québec, de la grève étudiante de 2005 pour le maintien des bourses d’étude et du mouvement "Occupons" à l’automne, insiste-t-il.
"Il y a une sorte de ras-le-bol par rapport à une vision, un discours, celui du néo-libéralisme où on veut transformer la vie sociale en marché", renchérit Jacques Hamel, sociologue à l’Université de Montréal.
Le Monde 9 mai (France) : "Printemps érable" : les étudiants québécois reconduisent la grève
Après treize semaines de grève, un accord avait été trouvé le 5 mai entre le gouvernement et les étudiants québécois au sujet de l’augmentation des frais de scolarité. Trois jours plus tard, l’accord est finalement rejeté par les associations étudiantes. La grève a depuis repris dans plusieurs universités, prolongeant le conflit le plus long de l’histoire du Canada.
Les InRocks 4 mai (France) : Printemps érable : les étudiants québécois se mobilisent contre la hausse des frais de scolarité
Depuis douze semaines, les manifestants du mouvement auto-baptisé Printemps érable continuent à défiler en arborant le symbole de la lutte étudiante, un petit carré de tissu rouge, déjà utilisé lors de la grève générale de 2005. La mobilisation est très forte et a atteint un pic de 250 000 manifestants le 22 mars.
The Guardian 2 mai (Grande-Bretagne : Les mobilisations étudiantes donnent le ton au Printemps érable au Canada
Une révolte contre la hausse des frais de scolarité décrétée par le gouvernement s’amplifie et prends des proportions comparables au mouvement Occupy contre les politiques d’austérité et les inégalités.
Le mouvement social qui balaie le Québec prends la couleur du rouge. Personne ne peut manquer les centaines de milliers de personnes arborant le carré rouge à leur manteaux ou à leurs cartables : la pièce symbolique est fixée à des poteaux de rue ou à des mannequins en vitrine ou sur les balcons des habitations. Le carré rouge – inspiré d’une expression québécoise - “être carrément dans le rouge” – est un symbole de solidarité avec les étudiantEs des universités et Cégeps en grève générale massive contre la hausse des frais de scolarité décrétée par le gouvernement.
Il est aussi devenu le plus important symbole de la lutte contre le néolibéralisme sur le continent.
Dans un douloureux tumulte des mobilisations quotidiennes, une génération entière d’étudiantEs québécoiEs apprend la leçon qu’aucune salle de cours ne fournit : la violence sous-tend toutes les inégalités et que le pouvoir ne cède pas sans lutte.
New York Times 27 avril (États-Unis) : Obama aura besoin du vote des jeunes s’il veut conserver son emploi, même de ceux et celles qui n’ont pas d’emploi.
Les étudiantEs partout dans le onde déploient leur capacité de mobilisation et les politiciens de l’oligarchie prennent des notes. En 2010, des milliers d’étudiantEs britanniques ont violemment pris d’assaut la rue lorsque les mesures visant à hausser les frais de scolarité ont été annoncées. Les mobilisations se sont poursuivi l’année dernière.
Les étudiantEs chiliens se mobilisaient l’année dernière et ont pris la rue lorsque les réformes gouvernementales n’allaient pas assez loin. Et cette semaine, les mobilisations des étudiantEs québécoisEs ont pris des tournures violentes à Montréal. Le mouvement étudiant qui mène une grève depuis 11 semaines pourrait forcer la tenue d’élections générales.
L’Humanité 19 avril (France) : « Les étudiants espèrent être les précurseurs de ce qu’ils appellent “un printemps québécois” », en allusion aux printemps arabes qui ont fait tomber les régimes autoritaires, a indiqué M. Nadeau-Dubois, un des porte-paroles de la CLASSE. Et d’ajouter à propos des autorités de la province et du pays : qu’elles ne servaient pas la population « en augmentant les frais de scolarité, en imposant une taxe santé ou en augmentant les tarifs d’Hydro-Québec ». « Il y a eu le scandale sur les gaz de schiste, les scandales sur la corruption, précisait Nadeau-Dubois, ça va être l’occasion pour l’ensemble de la population de dire non seulement qu’elle soutient les étudiants, mais qu’il est temps de contester de manière plus générale la direction que prend le Québec. »
Le rendez-vous du 22 avril, Jour de la terre, s’annonce à nouveau très fort. Sachant qu’un renversement du rapport de forces requiert maintenant de combiner grèves et manifestations. Comme cherche à le faire le mouvement étudiant.
Al jazeera 6 avril (Qatar) : Les étudiantEs québécoisEs se mobilisent contre la hausse des frais de scolarité
Des dizaines de milliers d’étudiantEs de la province canadienne manifestent contre la hausse des frais de scolarité décrétée récemment.
Les étudiantEs visent maintenant l’impopulaire gouvernement libéral au pouvoir. Avec des élections qui se profilent à l’horizon, les étudiantEs menacent d’utiliser leur droit de votre pour se débarrasser du gouvernement et ainsi conserver les droits de scolarité le plus bas.
Libération 27 mars (France) : Fronde contre la hausse des droits de scolarité au Québec
Derrière le débat des chiffres, ce sont deux visions de l’éducation supérieure qui s’affrontent. D’un côté, les tenants d’études ouvertes au plus grand nombre, partisans d’un modèle « à l’européenne ». Et, de l’autre, les défenseurs d’une vision plus utilitariste, « à l’américaine ».