D’autre part, depuis 2000, le coût mensuel associé au paiement des loyers a augmenté plus vite que l’inflation (9 %, en dollars constants). « La part des revenus des locataires accaparés par les paiements du loyer augmente sans cesse. Il est donc de plus en plus difficile, notamment pour les personnes à faible revenu, de se loger convenablement et de manière abordable », affirme Philippe Hurteau. Du côté des logements de trois chambres et plus, depuis 2011 seulement, le loyer moyen a augmenté de 57 $ par mois (toujours en dollar constant). « Encore une fois, c’est du côté des grands logements que le bât blesse », renchérit le chercheur à l’IRIS.
Le dernier budget du Québec ne prévoit aucune mise en chantier de nouveaux logements sociaux, ce qui risque d’empirer la situation, selon le chercheur. « C’est la rencontre de deux crises : celle de l’augmentation des prix des loyers, et celle du resserrement drastique du taux d’inoccupation. En fait, sans action énergique de la part des pouvoirs publics, nous pouvons anticiper une poursuite de l’explosion des prix des loyers pouvant mener à une crise semblable à celle du début des années 2000. »
Recommandations
De manière générale, la situation du logement semble désintéresser les élu·e·s. En ce sens, aucune politique nationale n’a été adoptée depuis plusieurs décennies. L’IRIS propose donc de :
– Rendre obligatoire l’atteinte de quotas de logements sociaux dans tout nouveau projet de construction, les mesures volontaires ayant démontré leur inefficacité ;
– Imposer un moratoire sur la sous-location de logements locatifs par l’entremise d’applications du type Airbnb ;
– Créer une politique nationale destinée à aider les municipalités à mettre en place des réserves foncières ;
– Étendre le pouvoir de fixation des loyers par la Régie du logement et mettre sur pied un registre québécois des baux.
Pour lire la fiche : https://iris-recherche.qc.ca/publications/crise-logement.
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