« Il s’agit d’un lock-out illégal puisque le droit de déclencher un conflit n’est pas acquis. C’est à l’expiration de la convention collective, soit samedi prochain, qu’un conflit de travail pourra être légalement déclenché. C’est surtout une très mauvaise idée à la veille d’un blitz de négociation qui doit avoir lieu cette semaine. C’est un mauvais message à envoyer à un moment aussi déterminant », déplore Daniel St-Pierre, représentant national d’Unifor dans le dossier.
L’employeur argumente que des actes de vandalisme et de sabotage sont à l’origine de son geste. Pourtant du côté syndical, les représentants n’ont aucune connaissance de tels agissements et en aucun cas ils ne cautionneraient des actes illégaux. « Une négociation, ça ne se règle nulle part ailleurs qu’à une table de négociation. C’est le message que nous voulons passer aujourd’hui. Toute cette escalade ne vise qu’à intimider les travailleurs et travailleuses, mais ça ne fonctionnera pas », avertit le représentant syndical.
Contexte difficile
La négociation se déroule depuis des mois maintenant dans un contexte où l’employeur a aussi annoncé vouloir fermer deux de ses quatre fours au motif de faible rendement financier. « En fait, Ash Grove considère ne pas faire assez d’argent, malgré qu’il en fasse, ce n’est pas assez », explique M. St-Pierre.
Déjà, le 19 mai dernier, le Tribunal administratif du travail donnait raison au Syndicat qui avait déposé une demande d’ordonnance de sauvegarde argumentant que l’Employeur s’adonnait à des actes d’entrave et d’ingérence dans les affaires syndicales lors de la négociation.
Sur un total de 154 syndiqués affectés à la production et dans les bureaux que compte l’usine, une centaine d’entre eux perdraient leur emploi à la fermeture des deux fours. De nombreux points sont en litige dans les négociations dont notamment :
– Les droits de rappel et les mécanismes entourant l’indemnité de licenciement ;
– Le nombre de personnes pour opérer dans la production et les bureaux alors que l’employeur veut sous-traiter de nombreux emplois faisant partie de l’accréditation ;
– L’organisation du travail (description de tâches, prise de vacances, horaire, etc.).
Une usine au long passé
La cimenterie de Joliette a été inaugurée dans les années 60 par la famille Miron, ceux-là mêmes qui avait la célèbre carrière de Montréal. Elle passa ensuite sous la gouverne de Ciment St-Laurent dans les années 70 avant qu’elle que l’entreprise Holcim ne l’acquiert en 2009 puis la revende à CRH - Ash Grove en 2015.
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