Édition du 19 novembre 2024

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États-Unis

Les primaires aux États-Unis - Un vent de fraicheur

Inondée par les discours réactionnaires et néofascistes des candidats républicains à l’investiture de leur parti, matraquée par les médias qui sont totalement biaisés en faveur d’Hillary Clinton, l’opinion américaine cherche ailleurs, d’où le succès inattendu du sénateur socialiste du Vermont Bernie Sanders.

Sanders amène non seulement un vent de fraicheur dans les débats, mais surtout une perspective qui vise explicitement le 1 %. À la fin du premier débat démocrate, l’animateur Anderson Cooper de CNN a demandé à chaque candidat sur le plateau « qui était leur ennemi ». Sanders sans hésitation a répondu : « Wall Street et les compagnies pharmaceutiques » ! 

À la suite de ce débat, les médias corporatistes ont déclaré Hillary Clinton victorieuse, tandis les médias sociaux ont donné la victoire à Sanders. Entre-temps, Clinton a recueilli 29 millions de dollars de grands donateurs, tandis que Sanders a ramassé 27 millions provenant de 650 000 personnes qui ont contribué à sa campagne pour cinq ou dix dollars. Les tranchées politiques et idéologiques qui distinguent Sanders des défenseurs du statu quo sont bien définies. 

Depuis son élection à la mairie de Burlington sous la bannière d’une coalition progressiste, puis plus tard comme représentant du Vermont à la Chambre des Représentants et enfin comme sénateur indépendant (c’est son deuxième mandat), Sanders n’as pas dérogé de son discours anticapitaliste. Originaire de Brooklyn, il est arrivé au Vermont avec une masse de jeunes qui voulaient trouver un refuge vert. Depuis il n’a jamais cessé de livrer tous les combats : contre les traités de libre-échange (ALÉNA, PTP, PTA), contre les pipelines, contre les lignes de haute tension d’Hydro-Québec. Et aussi pour l’énergie propre, le salaire minium à 15$, la réglementation de Wall Street, la syndicalisation, la légalisation des travailleurs dits illégaux.

Sanders s’inscrit dans la tradition du grand Eugene B. Debs qui, en tant que candidat progressiste à la présidence des États-Unis dans les années 1920, avait reçu l’appui de millions d’Américains. Ce courant de gauche s’est perpétué tout au long du siècle jusqu’à aujourd’hui. Ainsi lors des élections municipales plus tôt cette année, des socialistes et des progressistes ont été élus à Seattle, Oakland, Madison et New York.

En fin de compte, Sanders ne s’illusionne pas. La grosse machine démocrate ne peut pas laisser passer un socialiste. Il mise cependant sur l’effet de sa campagne au niveau de l’éducation populaire. Éventuellement, Sanders et bien d’autres pensent à mettre en place une coalition nationale autour d’un projet socialiste et démocratique, dans la lignée des nombreux mouvements citoyens comme Occupy. Il parle même d’une « révolution du peuple » qui serait nécessaire pour en finir avec le terrible bipartisme qui verrouille la scène politique.

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