Une fois qu’on leur a fait comprendre que ce n’est pas une question de manque de financement des universités, mais bien de mauvaise gestion et de malfinancement, ils ne savent plus quoi dire.
Il ne leur reste que le mantra : « il faut que les étudiants fassent leur part », un sophisme ridicule comme si la part des étudiants n’était pas d’étudier, comme s’ils ne faisaient pas déjà leur part en travaillant eux aussi, comme si la juste part ne devait pas se faire en payant des impôts en proportion de ses moyens quand on travaille, ils ne savent plus quoi dire.
Leur seule position est idéologique et consiste à croire que l’éducation est une marchandise qu’on doit s’acheter plutôt qu’un bien commun qui doit servir au public. Et comme ils ne veulent pas l’avouer, alors ils ne savent plus quoi dire et répètent n’importe quoi.
Comme l’inénarrable ministre de l’édulcoration qui a trouvé le tour vendredi dernier de mélanger péronisme, quiproquo et confusion mentale dans cette expression digne d’un sottisier « c’est le syndrome du pas-dans-ma-cour, les étudiants veulent refiler leur facture à d’autres ». Quand on sait que le syndrome du pas-dans-ma-cour s’applique à des personnes qui refusent de voir un établissement dans leur voisinage et que le refilage de facture s’applique à ceux qui ont fait une dépense, mais ne veulent en faire les frais, alors qu’ici il s’agit d’appliquer socialement des frais sociaux, donc il s’agit plutôt de s’approprier normalement et sainement la facture, on ne peut que constater l’indigence argumentative de la ministre, sans s’étendre sur son indigence intellectuelle qui nous fait douter de ses compétences à exercer son poste.
Comme le clownesque premier sinistre qui ne trouve rien d’autre à dire que la décision était déjà prise depuis longtemps (ce qui prouve que c’est une position idéologique), qu’il y a eu beaucoup de consultations (alors qu’il n’y a eu de consultations qu’entre partisans de la hausse et que sur les moyens de l’imposer) et que c’est une décision d’avenir (expression qui ne veut rien dire ou alors qui veut dire qu’il n’y a d’avenir que pour ce qui se vend). Peut-on trouver plus inepte perroquet du dogme mercantile ?
Les étudiantes et étudiants ont raison de maintenir la pression, ils sont à quelques pas de la victoire, et nous nous devons de les appuyer personnellement, dans nos organisations et par des gestes concrets. Les étudiants font comme nous face à des dirigeants qui s’imaginent que la démocratie se résume à élire un dictateur tous les quatre ans. Ces dirigeants ont tort. S’ils ne veulent pas le comprendre, leur démission serait bienvenue.