On s’attendait à ce qu’il s’oppose au projet et tienne un discours plus responsable en dénonçant la construction de cet oléoduc qui servira principalement à exporter du pétrole sale des sables bitumineux. Eh bien non. Le maire Labeaume, il le veut l’oléoduc, il en a seulement contre le fait que la compagnie ne prenne pas les bons moyens pour le vendre aux Québécois et Québécoises, et particulièrement aux municipalités qui vont se retrouver avec cette infrastructure encombrante et productrice de pollution.
Évidemment, l’oléoduc ne passera vraisemblablement pas sur le territoire de la Ville de Québec. Toutefois, il traversera le fleuve un peu plus à l’ouest pour rejoindre la Rive-Sud où il poursuivra son chemin jusque dans les Maritimes. Or, même si les risques sont importants et réels, monsieur le maire implore les gens de l’Ouest. « Aidez-nous à vous aider », leur dit-il.
Quant à nous, une telle attitude est contraire aux intérêts de la population de la région de la Capitale-Nationale tout autant qu’à ceux de la population de l’ensemble du Québec, tout particulièrement celle qui verra passer les gros tuyaux près de chez elle.
Monsieur Labeaume oublie que nous venons de vivre une conférence mondiale sur le climat, la COP 21 de Paris, en décembre dernier. À cette occasion, les énergies fossiles ont, encore une fois, été mises au banc des accusés quant à la production de GES responsable pour une bonne part du réchauffement de la planète.
Monsieur Labeaume affirme qu’il préfère que le pétrole soit transporté par oléoduc plutôt que par train faisant allusion à la terrible tragédie de Lac-Mégantic. Ce que le maire de Québec doit se rappeler cependant, c’est que l’oléoduc ne remplacera absolument pas le transport par train. Les risques de catastrophe demeurent et se retrouvent additionnés par le projet Énergie Est. Rappelons-nous que l’accident de Lac Mégantic n’a pas démontré la fiabilité des pipelines, elle n’a que révélé l’état inacceptable des voies ferrées ainsi que la fiabilité déficiente d’un grand nombre de wagons-citernes pour le transport du pétrole.
Alors que 80 maires de la région de Montréal se sont récemment prononcés contre le passage d’un oléoduc sur leur territoire, il est sidérant de voir le maire de Québec persister dans une avenue où il est manifestement seul. Il faut « aider le maire Labeaume » à comprendre qu’il est devenu urgent de prendre les moyens pour réduire considérablement la consommation de pétrole sur la planète. Permettre d’augmenter la circulation de ce combustible nocif et dangereux ferait de nous des complices de l’accélération du réchauffement climatique avec les conséquences écologiques considérables, avec les dommages à la santé des humains, avec la destruction de milieux naturels ou habités en plusieurs endroits.
Pour Québec solidaire, il y a d’autres sources d’énergie qui permettent de vivre, de travailler, de nous transporter sans détruire notre Terre. Pour nous, l’adoption d’une politique et d’une stratégie de sortie du pétrole qui serait créatrice de nouveaux emplois, notamment dans la production d’énergies propres, est primordiale. Il est également urgent que soient développées des infrastructures de transport non polluant en milieu urbain, comme à Québec et Lévis. En passant, où en est le projet de Service rapide par bus (SRB) ? Les quelques démarches récentes du maire de Québec ne démontrent pas un enthousiasme aussi débordant pour le SRB que pour Énergie Est. Il gagnerait en crédibilité s’il mettait autant d’énergies à interpeler les gouvernements du Québec et du Canada pour que ce projet se mette réellement en marche malgré ses imperfections. Ce serait une contribution positive pour faire face de manière sécuritaire aux changements climatiques.
Il n’y a plus de temps à perdre ! Il faut sortir le pétrole de notre pays ! C’est NON à l’oléoduc Énergie Est ! Pour bien rappeler notre refus d’un tel projet au maire Labeaume, nous rejoindrons nos amies et nos amis de Stop Oléoduc lundi prochain à 16h30 devant l’hôtel de ville, joignez-vous à nous !