Édition du 1er octobre 2024

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Afrique

Les messages contradictoires de Washington sur l’incitation à la guerre au Soudan

Le 23 septembre, la Maison Blanche a publié un communiqué résumant la dernière réunion bilatérale entre le président des Émirats arabes unis (EAU), Cheikh Mohamed bin Zayed Al Nahyan, et le président Biden. Ce long document mettait l’accent sur le partenariat étroit entre les États-Unis et les Émirats arabes unis. Dans le sixième paragraphe, intitulé « Partenaires dans un Moyen-Orient et une région plus vaste stables, intégrés et prospères », le communiqué notait l’inquiétude et l’inquiétude communes des dirigeants face à la crise au Soudan, soulignait qu’« il ne peut y avoir de solution militaire » et appelait à la responsabilité des atrocités et des crimes de guerre.

Tiré d’Afrique en lutte.

Tout cela semble louable, jusqu’à ce que l’on se rappelle les preuves indiquant que les Émirats arabes unis soutiennent l’un des antagonistes du conflit soudanais : les Forces de soutien rapide (RSF). Les RSF ressemblent plus à une bande de criminels qu’à une force politique. Il n’existe aucun scénario réaliste dans lequel les RSF gouverneraient un Soudan stable. Les atrocités sont la marque de fabrique des RSF. Cette force indisciplinée et maraudeuse est responsable de violences sexuelles à grande échelle et de nettoyage ethnique. Malgré les appels lancés depuis des mois par l’Union africaine et les Nations unies, les RSF poursuivent leur assaut contre El Fasher, le dernier grand centre de population du Darfour qui n’est pas sous leur contrôle.

Et la situation s’aggrave. Comme l’a rapporté le New York Times le 21 septembre, les Émirats arabes unis ne se contentent pas de soutenir les RSF en leur fournissant des armes, des fonds et des drones. Ils le font sous couvert d’apporter une aide humanitaire au peuple soudanais, entachant la crédibilité de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge et, comme le dit le Times , « en s’engageant publiquement à soulager les souffrances du Soudan tout en les attisant en secret ». Ces souffrances sont d’une ampleur presque inimaginable. Quelque douze millions de personnes ont été contraintes de fuir leur foyer. Les civils meurent de faim parce qu’aucune des parties au conflit ne prend au sérieux son obligation d’autoriser l’accès de l’aide humanitaire. Les experts en sécurité alimentaire estiment que des millions de Soudanais pourraient mourir de famine dans les mois à venir.

Pourquoi Washington se rallie-t-il à la mascarade grotesque des Émirats arabes unis en faisant une déclaration qui suggère que nous sommes des partenaires alignés pour la paix ? Comment les États-Unis comptent-ils demander des comptes aux parties au conflit pour les promesses non tenues qui ont entravé les efforts de médiation alors que notre gouvernement fait lui aussi des déclarations qui ne correspondent pas aux faits ? Comment le gouvernement américain voudrait-il que les civils soudanais, épuisés par près d’un an et demi de guerre, de déplacements massifs et de famine imminente, comprennent-ils qu’il s’associe aux Émirats arabes unis ?

On peut espérer que la réalité alternative décrite dans la déclaration de la Maison Blanche faisait partie du prix à payer pour obtenir un véritable engagement de la part des Émirats arabes unis à cesser de verser de l’huile sur le feu qui engloutit le Soudan. Le 24 septembre, un jour après sa rencontre avec Ben Zayed, le président Biden a déclaré à l’Assemblée générale des Nations unies que « le monde doit cesser d’armer les généraux, parler d’une seule voix et leur dire : arrêtez de déchirer votre pays. Arrêtez de bloquer l’aide au peuple soudanais. Mettez fin à cette guerre maintenant. » On peut espérer qu’il a fait écho à ce message au dirigeant émirati à huis clos, malgré le discours optimiste. Mais en l’absence de toute preuve que ce soit le cas, l’exhortation de Biden à l’ONU semble cynique. Lues ensemble, les deux déclarations apparaissent comme une terrible trahison et une volonté de se joindre à un riche État du Golfe pour manipuler le reste du monde.

Michelle Gavin

Source : https://www.cfr.org/blog/africa-transition

Traduction automatique de l’anglais

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