Plusieurs dizaines de groupes communautaires, syndicaux, féministes, étudiants membres des deux coalitions s’inquiètent des intentions du gouvernement Legault qui a annoncé de nouvelles compressions au niveau de plusieurs ministères alors qu’il nage dans les surplus.
La Coalition Main rouge et la Campagne Engagez-vous pour le communautaire rappellent que les besoins sont criants dans les différents secteurs, après des années d’austérité, et que le vrai changement attendu de la population passe inévitablement par un réinvestissement significatif dès le prochain budget dans nos services et programmes sociaux.
Non aux coupures, oui au réinvestissement dans nos services publics et programme sociaux !
L’annonce des compressions projetées par le gouvernement Legault pour financer ses engagements électoraux inquiète les groupes sociaux et leur envoie le message que le gouvernement actuel n’est pas à l’écoute des besoins exprimés. « Déjà, les services publics ne réussissent pas à remplir leurs missions et les programmes sociaux sont insuffisamment financés. À l’heure de l’urgence climatique, le très faible financement du ministère de l’Environnement et de la lutte aux changements climatiques est un bon exemple de l’importance d’augmenter le financement des services publics. On ne peut pas non plus penser qu’on va mieux protéger l’eau, la qualité de l’air, la biodiversité et les milieux naturels ou agricoles, ni lutter contre les changements climatiques si on coupe dans la fonction publique », commente Véronique Laflamme, porte-parole de la Coalition Main rouge. « Il manque des fonds pour permettre aux piliers de la justice sociale tels que les organismes d’action communautaire autonome de jouer le rôle que les communautés leurs ont confié », ajoute Caroline Toupin, porte-parole d’Engagez-vous pour le communautaire.
Les porte-parole de La Coalition Main Rouge et la campagne Engagez-vous pour le communautaire rappellent que les surplus des derniers mois ont été réalisés au détriment du bien-être et des conditions de vie de la majorité de la population, et au prix de l’affaiblissement de notre filet social. « Les principes de gratuité et d’accès universel de nos services publics et de nos programmes sociaux ont été gravement mis à mal par une série de compressions budgétaires, accompagnées de réformes qui ont grandement déstructuré le secteur public et qui ont favorisé l’offre du secteur privé », soutient Véronique Laflamme. « Chaque jour, les effets de l’austérité et des coupures imposées par le précédent gouvernement continuent de faire les manchettes », rappelle Caroline Toupin. « Listes d’attente interminables pour l’accès à des services, notamment en santé mentale, pour les personnes en situation de handicap et pour les jeunes en difficulté ; écoles qui tombent en ruines ; manque criant de logements sociaux ; groupes communautaires sous financés mais devant constamment prendre en charge le soutien et la défense des droits d’un nombre toujours plus grand de personnes dans le besoin, etc. Si on ne réinvestit pas sérieusement, la liste pourrait s’allonger encore plus » avise-t-elle. Avec des surplus budgétaires évalués à 4,43 milliards $, le nouveau gouvernement se doit de réinvestir dès la première année de son mandat, affirme Caroline Toupin.
Des mesures progressistes ça urge !
Les organisations sociales craignent aussi que le gouvernement se prive de revenus en diminuant les contributions fiscales des plus riches et des entreprises, ce qui mettrait en péril le financement futur des services publics et la lutte contre les inégalités sociales. « Une baisse d’impôt de quelques dizaines ou centaines de dollars par année, cela ne fait aucun sens quand, d’un autre côté, les individus et les familles doivent débourser toujours davantage pour avoir accès à des services qui sont pourtant essentiels, comme les soins de santé, l’éducation et le logement », conclut Véronique Laflamme.
Les groupes sociaux sont mobilisés et solidaires
Le 20 février, des actions de mobilisations ou de visibilité se dérouleront dans les régions de l’Abitibi-Témiscamingue, du Bas-Saint-Laurent, du Centre-du-Québec et de la Mauricie, de la Côte-Nord, de l’Estrie, de la Gaspésie, de Lanaudière, des Laurentides, de Laval, de la Montérégie, de Montréal, du Nord-du-Québec, de l’Outaouais, de Québec et du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Toute la population est invitée à s’y joindre.
Des centaines d’étudiantes et d’étudiants de Québec, Sherbrooke et Montréal revendiquant la rémunération de tous les stages seront en grève pour la Journée mondiale de la justice sociale. La Coalition Main rouge et la campagne Engagez-Vous pour le communautaire appuient leurs revendications.
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