C’est le chiffre auquel en arrive la FPPE-CSQ en estimant qu’un seuil minimal de 5 professionnels en service direct pour 1 000 élèves1 doit être offert à la grandeur du Québec. « Le ratio moyen de professionnels par 1 000 élèves est actuellement de 3,26 selon les données les plus récentes. Tout le réseau scolaire et les spécialistes s’entendent pour dire que c’est totalement insuffisant », explique la présidente de la FPPE-CSQ, Johanne Pomerleau.
Pour en arriver à ce ratio, la Fédération estime que c’est plus de 2 000 professionnelles et professionnels qui doivent être embauchés pour soutenir la réussite des élèves.
Un seuil bonifié à l’image des milieux
« Le plancher de services minimaux de 5 professionnels pour 1 000 élèves doit impérativement être bonifié dans les milieux où les défis sont plus grands », poursuit Johanne Pomerleau.
Dans un mémoire déposé dans le cadre des consultations prébudgétaires, la FPPE-CSQ émet d’ailleurs des recommandations pour la mise en place d’un plancher de services professionnels adapté aux diverses réalités du réseau scolaire.
Le seuil doit tenir compte des différences entre les régions et les secteurs (jeunes, formation professionnelle, formation générale des adultes), des facteurs de vulnérabilité (dont l’indice de milieu socioéconomique, le seuil de faible revenu et le nombre d’élèves issus de l’immigration), du nombre d’élèves HDAA ainsi que des prévalences et du développement des connaissances issues de la recherche.
Cesser de jouer au yoyo avec les services
Dans son mémoire, la FPPE-CSQ recommande également au gouvernement de protéger les sommes qui seraient investies pour un plancher de services professionnels dans les allocations de base des règles budgétaires. L’objectif est de contrer l’accès inégal et inéquitable aux ressources professionnelles selon les milieux, un des impacts néfastes de la décentralisation des budgets vers les établissements. En prévoyant un plancher dans les allocations de base, on s’assure d’un minimum dans toutes les écoles.
« Pour l’instant, les services professionnels se retrouvent dans la case "tout autres services connexes" du budget en éducation et les sommes allouées pour embaucher des ressources professionnelles ne servent pas toujours à cette fin. C’est un peu le désordre en ce moment et la récréation doit cesser », affirme Johanne Pomerleau.
« Les services professionnels ne doivent plus être la marge de manœuvre budgétaire des commissions scolaires et surtout, il faut enrayer la discrimination vécue par les élèves qui n’ont pas accès aux services professionnels dont ils ont besoin et auxquels ils ont droit en vertu de la Charte et de la Loi sur l’instruction publique », conclut Johanne Pomerleau.
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