Surtout si cette course met en lice 2 candidates, apparemment aux antipodes l’une de l’autre et qui sont issues justement, l’une de QS et l’autre d’Option nationale. Tel est néanmoins le scénario qu’en ce mois de février on est en train de vivre dans le comté de Taschereau avec les deux candidatures phares que sont celles de Marie-Ève Duschesne et de Catherine Dorion.
A priori, quoi de mieux pour QS, en termes de perspectives démocratiques plurielles, que d’avoir le choix entre 2 candidates aux fortes personnalités, et d’organiser ainsi une course à l’investiture permettant de départager celle qui, dans Taschereau, sera le mieux à même de représenter les couleurs de QS aux prochaines élections provinciales de 2018 ! Et quoi de mieux que de profiter de cette période pour permettre aux militantEs d’Option nationale et de QS de faire plus amplement connaissance et plus encore d’apprendre à travailler de manière commune, en bâtissant ensemble un parti politique plus large et plus ouvert ! D’autant plus si l’on imagine que cela implique d’accroître amplement le cercle des sympathisants de QS, en se donnant les moyens, dans les interventions et discours de tout un chacun, de mieux combiner la question nationale à la question sociale, en faire la marque par excellence de QS.
Une dynamique partisane
Or c’est ce qui est actuellement préoccupant : la course à l’investiture, depuis qu’elle a été vaille que vaille lancée, tend à suivre, auprès de certains, un cours par trop passionnel.
Certes, il faut le reconnaître, chacune des candidates en présence incarne une posture bien typée : l’une —Catherine Dorion— s’est fait connaître comme artiste lors de la lutte étudiante de 2012 et est une passionaria de la lutte à l’indépendance made in Option nationale, pendant que l’autre —Marie-Ève Duschesne— a fait ses armes dans le mouvement communautaire et a toujours mis l’accent au sein de QS dont elle est militante depuis les origines, sur la question sociale. Mais de là à imaginer qu’il n’y a pas à tirer profit de ces expériences et sensibilités différentes, et qu’on ne devrait pas tenter —justement pendant cette course— d’apprendre à les combiner dans un discours plus large et plus riche, il y a là un pas à ne pas franchir. D’autant plus si l’on a noté que ces deux candidates ont chacune —à leur manière il est vrai— des sensibilités libertaires et anarchistes marquées, et qu’elles reconnaîtront, sans peine, qu’elles ont, à l’égal de nous tous, elles aussi à s’approprier ce discours commun qui est devenu le nôtre.
Ses justes proportions
En ce sens cette course à l’investiture devrait être mise en perspective, ramenée à ses justes proportions.Et surtout, elle devrait prendre mieux en compte le contexte de la fusion dans lequel elle se mène : il s’agit d’apprendre à travailler ensemble, d’apprendre à fusionner nos perspectives initialement différentes, au sein d’un discours nouveau, plus large et plus inclusif, au sein de nouvelles pratiques plus rassembleuses. Et cette période de la course à l’investiture pourrait justement être l’occasion privilégiée pour le faire, d’apprendre à le faire ensemble. D’où l’importance des débats (qu’il y en ait plusieurs, qu’ils soient bien organisés)), comme des questions qui y seront posées ainsi que des apprentissages collectifs qu’ils impliqueront, nécessairement !
Il reste enfin à relativiser le tout : dans la conjoncture actuelle, et dans le cadre de ce qu’est devenue politiquement la région de Québec, il s’agirait d’un exploit tout à fait exceptionnel, si QS arrivait —avec les candidatEs dont il dispose actuellement dans la région de la Capitale nationale— à tirer son épingle du jeu et à faire élire un des siens à l’Assemblée nationale. À commencer par le comté de Taschereau où la bataille est loin d’être aussi simple qu’il n’y paraît, y compris après le départ d’Agnès Maltais.
De quoi évidemment avoir envie de suivre de près cette course à l’investiture, mais sans a priori partisan au départ, et avec l’objectif que QS en sorte grandi et plus fort. En donnant ainsi à chacune des candidates sa chance, de manière à découvrir au fil de cette course, celle qui serait le plus à même de défendre ce projet politique global si nécessaire —social autant que national— que QS cherche à développer aujourd’hui. Qu’on le veuille ou non, quelque part, il en va aussi à Taschereau, de l’avenir de Québec solidaire !
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