Déjà que le taux de participation aux dernières élections scolaires aurait pu être mieux, le geste des élues et élus de la CAQ est indigne du rôle de député que leur a confié la population.
Un déni de démocratie
Un poste de député, ça vient avec des responsabilités. Une de ces responsabilités est de se positionner comme parangon de la démocratie. Comprenez-moi bien, la députation caquiste a tout à fait le droit de remettre en question l’existence des commissions scolaires et d’en réclamer l’abolition à l’Assemblée nationale. Nous ne nous entendrons jamais sur la question eux et moi, mais ce débat démocratique a lieu d’être mené.
Cependant, en méprisant la démocratie, fût-elle scolaire, nos élus nous montrent qu’ils entretiennent une bien drôle de relation avec la démocratie. Ce qu’on en comprend c’est que « voter c’est important », seulement quand ça les arrange. En disant « Non » aux élections scolaires, « oui » aux élections provinciales, « peut-être » au municipal, c’est le geste même de voter qu’on dévalorise.
Les libéraux ne sont pas en reste
Le gouvernement libéral et le ministre Bolduc sont également à blâmer dans toute cette confusion. En liant l’avenir des commissions scolaires au taux de participation, historiquement faible, ils tentent de s’absoudre de la responsabilité des conséquences fâcheuses de leur décision sur les services aux élèves, aux communautés et à la population.
Je le disais dans mon précédent billet, la démocratie scolaire nous permet, comme citoyennes et citoyens, de nous assurer que l’école reflète les valeurs et les besoins des communautés, des régions, des élèves, etc. L’Éducation, je le répète, n’est pas réservée à une élite bien-pensante, ça nous appartient.
Fragile, la démocratie
Malheureusement, certains politiciens voudraient nous déposséder de ce levier démocratique. Si on ajoute à cela les mesures prévues au projet de loi 10 qui limitent les contrôles citoyens dans les établissements de santé et de services sociaux, on commence à sentir chez nos élus une certaine aversion pour la démocratie. C’est extrêmement inquiétant.
La démocratie est difficile à mettre en place, elle exige plus de temps, de compromis, de patience, de pédagogie, elle est également facile à perdre. Par contre, les sociétés qui ont succombé à ce réflexe de facilité s’en sont toujours mordu les doigts. Espérons que messieurs Legault et Couillard sauront se ressaisir et expliquer à leurs troupes le rôle et les responsabilités d’une députée ou d’un député et l’importance de protéger l’intégralité de notre démocratie.