Jean Gérin-Lajoie a pris la direction de notre organisation alors que tout était à faire. « Le Syndicat des Métallos est extrêmement privilégié d’avoir pu compter toutes ces années, à une période charnière de notre développement, sur un homme d’une si grande compétence et humanité », déclare l’actuel directeur québécois des Métallos, Dominic Lemieux. « Il a grandement aidé à structurer notre organisation, le mouvement syndical et le monde du travail dans son ensemble. Il nous a laissé un immense héritage ».
Boursier Rhodes à Oxford et docteur en économie diplômé de McGill, il a été officier syndical dès l’âge de 19 ans à la Montreal Cottons de Valleyfield avant de devenir représentant syndical, vice-président de la FTQ (1959 à 1981) et directeur québécois des Métallos (1965 à 1981).
De 1960 à 1981, il a été le porte-parole de la FTQ au sein du Conseil supérieur du travail puis du Conseil consultatif du travail et de la main-d’œuvre, une situation qui l’a fait participer de façon directe à toutes les discussions sur les lois du travail sous cinq gouvernements du Québec, à commencer par le premier véritable Code du travail (1964), la création du Tribunal du travail (1969), la Loi du salaire minimum, la Loi sur la discrimination dans l’emploi, la Loi sur la formation et la qualification professionnelle, la Loi sur les normes du travail, la Loi sur la santé et la sécurité du travail ainsi que les réformes du Code du travail (1977-78) qui sont venues faciliter l’accréditation syndicale, rendues la formule Rand obligatoire et instaurées des dispositions anti-briseurs de grève et des dispositions sur les services essentiels en cas de grève.
Il a publié deux livres : « La lutte syndicale chez les Métallos » en 1973 et « Les Métallos, 1936-1981 » en 1982.
Professeur émérite de HEC-Montréal, il a été reçu Chevalier de l’Ordre du Québec en 1985. Encore à ce jour, seuls trois autres syndicalistes sont membres de cet Ordre : Fernand Daoust, Louis Laberge et Jacques Proulx.
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