Ovide Bastien
photo Serge d’Ignazio
Bien au contraire.
En fait, un nombre croissant de Juifs, en particulier de jeunes Juifs américains, figurent parmi les critiques les plus virulents et les plus éloquents de la guerre génocidaire menée par Israël à Gaza au cours de l’année écoulée.
Mardi 29 octobre, je visionne « Israelism », un excellent documentaire de 80 minutes réalisé plusieurs mois avant l’attaque d’Israël par le Hamas en octobre 2023 et qui illustre très bien ce phénomène en pleine expansion. Il montre comment deux jeunes juifs américains, élevés depuis leur plus tendre enfance dans le sionisme et le soutien inconditionnel à Israël, changent radicalement d’avis lorsqu’ils voient concrètement comment Israël traite les Palestiniens avec une brutalité et une inhumanité extrêmes. Cette expérience est si bouleversante qu’elle les conduit à rejoindre un mouvement de jeunes juifs américains de plus en plus critiques à l’égard d’Israël.
Quelques heures plus tard, ce même jour, je lis par hasard le tweet que l’ambassadrice américaine au Conseil de sécurité des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, vient d’émettre. Dans son tweet, l’ambassadrice fait une critique cinglante de Francesca Albanese, rapporteuse spéciale des Nations unies sur la situation des droits de la personne en Cisjordanie et à Gaza.
« Je tiens à réaffirmer la conviction des États-Unis qu’elle n’est pas apte à remplir ses fonctions », tweete Thomas-Greenfield. « Les Nations unies ne devraient pas tolérer l’antisémitisme de la part d’une fonctionnaire affiliée à l’ONU et engagée pour promouvoir les droits de la personne. »
Incroyable !
Quel exemple flagrant, me suis-je dit, de quelqu’un qui fait l’amalgame entre antisionisme et antisémitisme ! Parce qu’Albanese ne mâche pas ses mots lorsqu’elle condamne les actions génocidaires d’Israël à Gaza, parce qu’elle identifie et dénonce clairement le sionisme profond dont découlent ces actions génocidaires, Thomas-Greenfield l’accuse d’antisémitisme et prétend qu’elle n’est pas apte à assumer ses fonctions à l’ONU.
Depuis l’invasion israélienne de Gaza, j’ai toujours été très impressionné par le courage moral et l’intégrité intellectuelle de Francesca Albanese.
Quelle femme exceptionnelle !
Même si Israël l’a depuis longtemps déclarée persona non grata, même si elle subit constamment des menaces de toutes sortes, elle ne recule pas. Elle refuse systématiquement de se rétracter sur un seul iota de ses observations.
Au cours des derniers mois, j’ai lu de grandes parties de ses rapports sur la catastrophe humanitaire en cours à Gaza. Je l’ai également écoutée en direct à de nombreuses reprises. Selon elle, ce qui se passe à Gaza est clairement un génocide et elle n’hésite pas à le dire.
J’invite lectrices et lecteurs à écouter le commentaire qu’elle faisait à la suite de la publication de son cinquième rapport le 1er octobre dernier. A regarder également l’interview qu’elle accordait à Al Jazeera, le 3 novembre, lors de son séjour à Montréal.
Ce qui m’impressionne le plus, ce n’est pas seulement la précision et la rigueur avec lesquelles Albanese présente les faits, mais aussi et surtout la manière dont elle replace toujours la question israélo-palestinienne dans son contexte historique. Si elle n’hésite pas à condamner les atrocités commises par le Hamas lors de l’attaque d’Israël le 7 octobre 2023, elle souligne toujours, par ailleurs, que tout n’a pas commencé ce jour-là. Les Palestiniens, rappelle-t-elle, souffrent depuis des décennies d’une occupation israélienne brutale qui présente toutes les caractéristiques du colonialisme de peuplement et de l’apartheid. Le droit international accorde aux Palestiniens, ainsi qu’à tous les peuples anciennement colonisés, le droit de résister, dit-elle. Si une occupation aussi brutale a pu se poursuivre en toute impunité pendant des décennies, poursuit-elle, c’est uniquement en raison du soutien qu’Israël a reçu de la part de quelques puissances occidentales, principalement les États-Unis. Comme Israël, ces puissances dépeignent constamment les Palestiniens qui résistent à l’occupation comme de simples terroristes.
Que Thomas-Greenfield, en tweetant que Albanese est antisémite et donc inapte à remplir le rôle qui lui a été confié par l’ONU, fasse manifestement l’amalgame entre l’antisionisme et l’antisémitisme est une chose. Mais qu’elle le fasse le 29 octobre, alors qu’elle assiste à la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU convoquée d’urgence pour discuter d’une motion que le parlement israélien a adoptée la veille, est une tout autre chose. Dans ce contexte précis, cet amalgame, et l’accusation qui en découle, apparaissent on ne peut plus dégoûtantes, révoltantes et scandaleuses !
Le 28 octobre, les députés israéliens ont voté à une écrasante majorité - 92 voix pour et 10 voix contre - pour interdire à l’UNRWA d’opérer désormais à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. L’UNRWA, c’est-à-dire l’agence officiellement mandatée en 1948 par les Nations unies pour fournir une aide humanitaire aux centaines de milliers de Palestiniens déplacés de force lors de la création d’Israël. L’UNRWA, l’institution qui est de loin la plus importante et la plus efficace pour fournir nourriture, services de santé et éducation aux réfugiés palestiniens depuis des décennies et qui, rien qu’à Gaza, emploie actuellement plus de 3 000 personnes !
Les députés israéliens ont voté à une écrasante majorité l’interdiction de l’UNRWA dans un contexte qui ne pouvait que déclencher, dans le monde entier, une immense vague d’indignation et de condamnation. Dans le contexte d’une opération militaire israélienne d’un an qui a détruit massivement les infrastructures de Gaza au point de rendre cette région invivable ; une opération militaire qui a tué plus de 43 300 Gazaouis et en a blessé plus de 102 300 - dont 70 % de femmes et d’enfants. Dans le contexte d’un siège imposé par Israël au nord de Gaza depuis trois semaines, toute aide humanitaire étant coupée, et plongeant cette région dans une catastrophe humanitaire si terrible et apocalyptique que, selon l’UNICEF, l’ensemble de sa population - environ 400 000 Palestiniens et Palestiniennes, et surtout des enfants - serait maintenant « en danger imminent de mort à cause de la maladie, de la famine et des bombardements incessants en cours. »1
« Je ne sais pas combien de personnes dans cette salle ont vu un enfant mourir de faim. Moi, je l’ai vu. C’était il y a près de trente ans, mais c’est le genre de souvenir que l’on n’oublie pas », déclare avec émotion Thomas Greenfield lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies. « Les os de ses côtes dépassant sous sa peau, son ventre gonflé, ses yeux décharnés. Et je me souviens des yeux de sa mère, remplis de désespoir. Et je pense à elle alors que nous avons appris qu’aucune aide alimentaire n’était parvenue à Jabalia ou à Beit Lahiya depuis le début du mois d’octobre. Je pense aux côtes, aux ventres et aux yeux des enfants du nord de Gaza. Et à leurs parents, qui ont eux-mêmes passé des jours sans manger, et qui cherchent désespérément à les sauver. »
Après avoir illustré au monde entier, presque larmes aux yeux, la profonde empathie qu’elle et le pays qu’elle représente ressentent pour les horreurs subies par les Palestiniens ; après avoir tweeté que Francesca Albanese est antisémite et donc inapte à son poste de rapporteuse des Nations unies, Mme Thomas-Greenfield en vient ensuite à ce qui a déclenché les horreurs subies par les Palestiniens et Palestiniennes :
« Cette souffrance inimaginable a été initiée par le Hamas le 7 octobre, » affirme-t-elle.
Initiée par le Hamas…
Incroyable ! Quelle profondeur historique ! Quelle compétence stupéfiante l’ambassadrice américaine au Conseil de sécurité de l’ONU ne démontre-t-elle pas quant aux racines réelles du long chemin de croix enduré par Palestiniens et Palestiniennes depuis des décennies sous l’occupation israélienne brutale !
Initiée par le Hamas... Et non pas, comme le répète sans cesse Francesca Albanese, par l’occupation israélienne brutale et illégale de la Palestine, qui dure depuis des décennies ! Non pas par une occupation carrément déshumanisante, et qui présente toutes les caractéristiques du colonialisme de peuplement et de l’apartheid !
« Les États-Unis n’ont pas hésité à critiquer l’incapacité de ce Conseil à condamner les atrocités et les violations répétées du droit international commises par le Hamas », poursuit Thomas-Greenfield. « De nombreux membres de ce Conseil ne l’ont pas encore fait. »
Consciente de l’indignation et condamnation internationales croissantes que suscite le fait que les Etats-Unis, d’une part, font constamment ressortir les atrocités commises par le Hamas le 7 octobre, et, d’autre part, non seulement s’abstiennent de critiquer la montagne d’atrocités commises par Israël et ses violations répétées du droit international, mais vont même jusqu’à soutenir massivement Israël - diplomatiquement, militairement et financièrement à hauteur de plus de 18 milliards de dollars rien que l’année dernière, Thomas-Greenfield s’en prend à son allié indéfectible :
« En même temps, les États-Unis ont clairement fait savoir au Premier ministre Netanyahu qu’un an après le début de ce conflit, Israël doit se pencher sur la crise humanitaire catastrophique qui sévit à Gaza », ajoute-t-elle. « Les États-Unis désapprouvent tout effort israélien visant à affamer les Palestiniens à Jabalia ou ailleurs. Et ils insistent que les paroles d’Israël doivent être accompagnées d’actions sur le terrain. Pour l’instant, ce n’est pas le cas. Cela doit changer immédiatement.
« Les États-Unis ont clairement indiqué qu’Israël devait autoriser l’entrée de nourriture, de médicaments et d’autres fournitures dans l’ensemble de la bande de Gaza - en particulier dans le nord, et surtout à l’approche de l’hiver - et protéger les personnes chargées de les distribuer.
« À cet égard, je réitère nos profondes inquiétudes quant à la législation adoptée par la Knesset concernant l’UNRWA », affirme Thomas-Greenfield.
Continuez à tuer Palestiniens et Palestiniennes par dizaines chaque jour. Continuez à bombarder et à détruire de plus en plus d’infrastructures, y compris la plupart des hôpitaux de Gaza. Nous, les États-Unis, nous allons toujours vous offrir notre appui inconditionnel. Nous ne vous abandonnerons jamais... Nous sommes vos amis, et pour toujours...
Cependant, s’il vous plaît, s’il vous plaît... Faites preuve d’un peu plus d’humanité ! Avant de tuer Palestiniens et Palestiniennes comme de simples mouches jour après jour, avant de détruire systématiquement toutes leurs maisons, leurs écoles, et toutes leurs routes, permettez-leur au moins d’avoir nourriture et eau. Permettez aux enfants de se faire vacciner contre la polio.
Continuez à blesser quotidiennement de centaines de Palestiniens et Palestiniennes. Mais de grâce, faites preuve d’un peu d’humanité ! Après les avoir blessés, permettez au moins l’entrée de fournitures médicales à Gaza afin que les blessés puissent recevoir des soins appropriés.
La plupart des gens dans le monde, chers amis israéliens, pensent que vous êtes en train de commettre un nettoyage ethnique, voire un génocide à Gaza. Y compris, d’ailleurs, la Cour internationale de justice, qui a entamé une enquête à ce sujet.
Ils se trompent tous, et complètement. Le Hamas est une organisation terroriste qui doit à tout prix être éliminée. C’est ce qu’Israël cherche à faire. Il n’y a pas de génocide en cours à Gaza !
Nous savons à quel point il est difficile pour toi, Israël, d’éliminer le Hamas sans provoquer des dommages collatéraux considérables. Nous comprenons. Surtout lorsque le mouvement terroriste que tu combats n’hésite pas une seconde à utiliser les Palestiniens et Palestiniennes qu’il prétend défendre comme boucliers humains.
« Nous savons tous », affirme Thomas-Greenfield, « que le Hamas utilise écoles, hôpitaux et ambulances pour cacher des armes et des combattants. »
Bien entendu, de telles stratégies terroristes ne peuvent qu’aboutir à de nombreuses victimes civiles. Beaucoup trop... Cela nous brise le cœur, rappelle l’ambassadrice étatsunienne... Mais n’oublions pas qui a initié toutes ces souffrances. C’est carrément le Hamas !
Cela dit, nous trouvons néanmoins profondément troublantes les récentes « informations faisant état de l’arrestation de personnel médical par les forces israéliennes dans des hôpitaux du nord de la bande de Gaza ». Nous savons qu’Israël possède l’une des armées les plus morales au monde. C’est pourquoi nous l’exhortons à « répondre publiquement et immédiatement à ces allégations ».
Le monde entier sait que pour résoudre la question israélo-palestinienne, nous devons un jour parvenir à la solution de deux États. Nous, les États-Unis, sommes tout à fait d’accord. C’est ce que nous voulons depuis longtemps. C’est le seul moyen de parvenir à une paix durable au Moyen-Orient. Paix pour Israël, paix pour le peuple israélien, et paix pour les voisins d’Israël.
Nous vous aimons, cher Israël. Ne l’oubliez jamais. Cependant, nous osons vous dire que nous trouvons un peu inquiétant que votre parlement, il y a quelques jours, ait voté à une écrasante majorité contre la solution à deux États. À notre avis, une telle décision n’est pas très productive.
Mais ne vous en faites pas plus qu’il faut ! Be happy ! Nous serons toujours à vos côtés, en paroles, bien sûr, mais, aussi et surtout, en actes.
Quant aux Palestiniens, notre soutien verbal suffit amplement. Ayant pratiquer, et ce depuis des décennies, l’art de les soutenir en paroles et de faire tout le contraire en actes, nous sommes devenus de grands spécialistes dans ce domaine.
Nous savons que la plupart des Israéliens considèrent que le Grand Israël comprend l’État d’Israël actuel ainsi que les territoires palestiniens qu’ils occupent - Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est. Pour eux, tous ces territoires leur ont été octroyés directement par Dieu. Nous savons également que de nombreux Israéliens jonglent sérieusement avec l’idée de déplacer les Palestiniens par la force et de réoccuper Gaza, comme ils le font depuis des années en Cisjordanie. Nous ne sommes pas d’accord avec cela.
Il « ne doit y avoir ni déplacement forcé, ni réoccupation, ni réduction territoriale de Gaza. Un point c’est tout », affirme catégoriquement Thomas-Greenfield.
Cela dit, ne vous en faites pas trop de ces paroles un peu dures et tranchantes que nous prononçons aujourd’hui. Au cours de l’année écoulée, vous vous en êtes sans doute rendus compte, vous avez pu franchir toutes les lignes rouges que nous avions fixées. Et vous avez pu le faire chaque fois sans que cela ne change quoique ce soit au soutien ferme, immense et inconditionnel que nous vous accordons.
Hier, cher Israël, votre parlement a voté à une écrasante majorité l’interdiction de l’UNRWA à Gaza, en Cisjordanie et à Jérusalem-Est. C’est d’ailleurs cette décision de votre part qui fait en sorte que nous tenons aujourd’hui cette réunion spéciale du Conseil de sécurité des Nations unies.
Nous comprenons votre point de vue. Selon vous, l’UNRWA serait profondément infiltré par le Hamas, et c’est pourquoi vous voulez vous en débarrasser.
Il y a bien sûr une part de vérité dans votre allégation. Cependant, « nous savons qu’à l’heure actuelle, il n’y a pas d’alternative à l’UNRWA lorsqu’il s’agit de fournir de la nourriture et d’autres aides vitales à Gaza », affirme Thomas-Greenfield.
C’est pourquoi « la mise en œuvre de cette législation nous préoccupe » considérablement.
Oui, sa mise en application nous préoccupe, mais n’allez jamais penser que nous vous condamnons...
N’allez jamais penser que nous vous considérons anti-palestiniens. Non. N’allez jamais penser que nous établissons une quelconque équivalence entre vous et cette détestable Francesca Albanese, rapporteuse spéciale de l’ONU sur la Palestine. Elle, de toute évidence, est carrément antisémite. Vous, bien sûr, vous n’êtes pas du tout anti-palestiniens.
C’est pourquoi, dans votre cas, nous nous limitons à n’exprimer que de simples inquiétudes. Oui, de simples inquiétudes. Rien de plus.
Francesca Albanese, elle, doit absolument partir. Elle n’est pas du tout à la hauteur de son poste. Nous, les États-Unis, nous n’hésitons pas une seconde à le dire publiquement !
En revanche, vous, cher gouvernement israélien, vous pouvez non seulement rester au pouvoir, mais aussi compter sur notre soutien ferme et inconditionnel. Vous n’avez jamais démontré, ni en paroles ni en actes, que vous étiez anti-palestiniens et donc inaptes à votre rôle gouvernemental.
Un dernier mot, poursuit Thomas-Greenfield...
Le président Biden insiste sur le fait que vous devez mener vos « opérations à Gaza de manière à protéger les civils et à respecter le droit international ».
Jusqu’à présent, votre bilan n’est pas parfait : 43 000 morts, dont une majorité femmes et enfants... 102 300 blessés... bande de Gaza détruite au point d’être inhabitable... population de Gaza en risque imminent de mort...
Mais tout cela ne devrait pas vous empêcher de dormir. Car le Hamas, comme on le sait tous, n’hésite pas à utiliser dans son terrorisme Palestiniens et Palestiniennes comme boucliers humains.
Votre bilan n’est pas parfait, c’est vrai. Mais vous passer le test haut la main. C’est pourquoi nous allons continuer à vous envoyer de milliards de dollars d’équipement militaire. C’est pourquoi nous allons continuer à vous soutenir dans toutes les instances des Nations unies. C’est pourquoi nous allons continuer à collaborer étroitement avec vous dans toutes vos opérations militaires anti-terroristes.
Note
1.Entire northern Gaza population ‘at imminent risk’ of death, UNICEF head says, The Washington Post, le 3 novembre 2024. Consulté le même jour.
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