Notre peuple a toujours connu l’abondance des ressources naturelles indispensables avant les nouveaux arrivants. C’est grâce à notre approche traditionnelle de ces ressources et aux Sept enseignements de nos Grands-pères. Nous avions, et avons toujours, une confiance sacrée envers le Créateur en tant que Gardien de la Terre. C’est ancré dans notre Constitution algonquine, voilà pourquoi toute transgression qui brise l’harmonie avec la vie nous semble ridicule. Pas vous ?
En tant qu’Anishinaabe, nous comprenons la nature, ce que le vivant nous raconte à sa façon, et nous y sommes grandement attachés. La forêt a toujours été comme une université pour notre peuple.
Notre forêt comme vos villes nous offrent l’abondance et des moyens de subsistance. C’est là que nous trouvons de quoi nous soigner et nous nourrir, prendre soin du bien-être de nos enfants. Tout comme vous, nous comprenons le besoin d’une économie pour le bienfait de tous. Mais je crois que nous savons tous que nos forêts, le pilier de toute vie, réclament une gestion en accord avec leurs besoins.
Dans notre monde, nous souhaitons que toutes les ressources, les animaux et toute vie soient libres et prospèrent avec dignité. Nous aussi, souhaitons vivre ainsi. Ne pas seulement survivre sur nos terres, mais y vivre !
C’est dans la forêt que nous trouvons de quoi construire les abris de cérémonies sacrées, que nous célébrons en son sein. C’est en ces lieux naturels sacrés que les besoins spirituels de chacun d’entre nous et les connexions sont forgés. À l’image des églises empruntées par certains pour entrer en contact direct avec leur Créateur, la destruction de cet espace naturel est pour nous rien de moins que la profanation d’un lieu de culte. J’espère que vous comprenez à quel point les fondations de notre vie spirituelle en sont bouleversées. Le droit de culte est un droit propre à toute l’humanité.
Hélas, au cours de la majeure partie du siècle dernier, notre triste histoire est faite de maltraitance, d’éviction et de négligence grâce aux efforts conjugués des entreprises forestières et des gouvernements successifs. Des entreprises comme Produits forestiers Résolu sont aujourd’hui directement responsables de décimer la biodiversité dont nous dépendons tous. En ce moment, ils effectuent des coupes à blanc sur ce qui reste de notre territoire ancestral. Ils avancent à un rythme frénétique au nom de l’argent dans cette soi-disant « réserve faunique ».
Nous, le peuple Anishnaabe, avons ouvert les portes de nos maisons aux nouveaux arrivants, nous avons partagé tout ce que nous sommes. Nous avons partagé la vie. Et malgré cela, privés de forêt, c’est nous qui allons disparaître en tant que société à part entière. Est-ce ainsi que votre peuple fait preuve de considération et de respect ? Et plus important encore, allez-vous permettre que ça continue ainsi ?
Je sais que de nombreux Canadiens se sentent tout aussi concernés par notre Mère nature que nous le sommes. Si nous devons nous élever ensemble au nom de l’Humanité, il faut passer à l’action dès maintenant.
L’unité de base que nous partageons tous, c’est le temps. Qu’allons-nous faire de notre temps sur Terre ? Qu’allons-nous laisser à tout ce qui est vivant pour les générations futures ? Et ce n’est pas une question d’argent, simplement d’humanité.
Venez en aide au combat pour la vie. Aidez-nous à protéger notre terre natale. C’est le peuple qui forme le gouvernement et non le gouvernement qui forme le peuple. C’est pareil pour notre peuple. Nous parlons à l’unisson, d’un seul cœur, d’une seule voix. Nous sommes le Peuple.
Au nom de tous les miens,
Tina
Pour en savoir plus et nous venir en aide, visitez le www.mamwi.org
* Bonjour en algonquin