On va voir ce que ça donne.
Pour les autres réponses, lorsqu’on réussit à parler aux gens au téléphone, on entend :
« Écoute, si on cautionne publiquement ton communiqué, on se fait couper notre financement de l’ACDI. Mais c’est bien s’que vous faites... On a juste pas le droit de faire de la mobilisation... c’est épouvantable... Quand je serai renvoyé, je viendrai t’aider » - Un Monsieur honnête et brave travaillant pour une ONG québécoise très respecté.
Voici la position des grosses ONGs de coopération internationale lorsqu’on leur demande que soient portés à l’attention du public la question de la situation au Congo. Ça aurait aussi pu être la délocalisation des indigènes au Guatemala, les revendications des manifestants burkinabès bloquant les véhicules de la compagnie minière canadienne IamGold au Burkina Faso ou les 7000 morts en Haïti à cause du choléra amené par le contingent népalais de l’ONU. #pasdeplaidoyer
Ayant aussi oeuvré en coopération internationale, je me voyais pas attendre d’être foutu à la porte pour rompre le silence. La grande désillusion de mon immersion dans ce milieu était de réaliser que nous étions bâillonné par un bailleur de fond se fichant du problème de fond qui lui créait la problématique manifeste. Ainsi, je comprends donc très bien le dilemme des personnes et institutions muselées, toutefois je n’y adhère pas. Y adhérer, c’est la mort. On dit quoi aux enfants, après ? « Excuse moi, le poids de mes privilèges obstruent ma vision ! »
Pour cette campagne, ceux qui l’ont initié ne demande pas du cash, mais de la visibilité.
On sait que la vérité n’a pas peur de l’examen. Les autres n’ont pas besoin de nous, mais des moyens d’être eux-mêmes.
On enseigne l’holocauste subit par les juif en classe, mais qui parle de celui présentement subit par les congolais ?
Si vous ne savez pas ce qui se passe là bas et ailleurs dans le monde, c’est normal. http://www.youtube.com/watch?v=C2TunNK7yrE&feature=share&list=PLCF8X5J3Sepv3OqlgsEZrhlkHkDtEKTod Surtout lorsqu’on peine à voir ce qui se passe dans notre propre ville... et qu’on ne trouve pas les mots pour expliquer le tout à nos proches... « Oui, le maire de Laval est un crotté, mais ça dérange pas ses citoyens, parce qu’ils ont un bel endroit ou dormir, un métro, un beau centre d’achat, de la stabilité, des garderies en milieu familial, de l’expansion en tout sens sauf au niveau de la transparence et des mesures sociales... Alors Mathieu, c’est pas la vérité et la transparence qui compte, mais c’est le bien que procure le mensonge... Va dormir » - Papa-trop-honnête
En fait, mieux vaut ne pas savoir ce qui se passe au Congo...
Avec un gouvernement qui donne plus d’argent à Quebecor Medias qu’au secteur documentaire, il est normal qu’on peine à développer un sens critique face à notre quotidien de consommateurs. Qu’est-ce que la misère du monde comparé à la beauté de notre faux-star système démetissé en première page du 7 jours, Écho Vedettes, Summum, etc ?
Ce sont nos compagnies canadiennes qui sont là bas, non ? Banro, First Quantum Minerals, Barrick Gold, Emaxon http://www.ledevoir.com/politique/canada/360929/la-guerre-c-est-la-paix
Même les rapports de l’ONU considère nos actions comme manquant d’éthique.
On a beau tenter de profiter du Sommet de la Francophonie pour donner des leçons aux autorités congolaises, reste que ceux qui capitalisent sur l’effritement du tissu social congolais sont liés à la Bourse de Toronto.
Oui, la plupart des compagnies minières y sont enregistrées. http://www.pressegauche.org/spip.php?page=imprimer&id_article=11789
Ce qui se passe là bas, se fait donc en notre nom et dans la complicité de notre silence.
Je suis content que La Presse ait récemment sorti un dossier sur les minières canadiennes dans le monde même si c’est en faisant semblant de le découvrir eux-mêmes, même si c’est après avoir exercé une censure pendant des années sur ceux qui le faisaient connaître. Un moment donné, on n’a plus le choix.
http://www.lapresse.ca/actualites/quebec-canada/national/201210/19/01-4585242-mines-canadiennes-a-letranger-or-sang-et-feuille-derable.php
Des gens sont délocalisés par des forces armées et des concessions sont cédées à des compagnies transnationales qui font de l’argent avec l’exploitation du sol ou avec la spéculation boursière.
La recherchiste de l’émission Tout le monde en parle, dit de rappeler plus tard, le journaliste Jean Lapierre répond pas aux courriels, les recherchistes de Radio-Canada ne retournent pas les appels et courriels. Urbania a au moins retweeté notre lien : « RT @_URBANIA : RT @ca_mconcerne Je suis pas Mme Marois ou Bono, mais la situation au #Congo, #camconcerne #genocide http://t.co/IMqc6czY»
Nous n’avons pas la prétention d’avoir une campagne de sensibilisation parfaite. On n’a pas étudié dans le domaine. Toutefois, on sait, comme l’a dit le regretté journaliste burkinabè, Norbert Zongo, que la pire des choses, n’est pas la méchanceté des gens mauvais, mais le silence des gens bien.
Certains nous traiterons de frustrés ou diront qu’on n’en a pas assez de like sur facebook, mais ça en prend combien pour parlé de la vérité ou d’enjeux cruciaux ?
Peut-être que notre campagne de sensibilisation aurait eu plus de succès si on avait décidé d’envoyer des coeurs à Noël, aux enfants du Congo pour donner de l’espoir ? #fail
Toutefois l’affranchissement des peuples ne se fait pas par vagues de grosses expériences sentimentales, mais en se battant pour faire appliquer la justice.
Voilà pourquoi, on en à rien à branler du fait que Lino Zambito soit applaudi à Tout le Monde en parle. C’est le silence de la majorité de gens bien qui ont autant, sinon plus, d’informations que lui, qui nous dérangent.
C’est quoi le rapport avec le Congo ?
Partout, c’est le même système qui fonctionne en capitalisant sur l’incapacité des gens à franchir leur propre mur de l’insouciance. Au Congo, par exemple, notre insouciance est liée à des pertes de vies, de la prostitution, de la délocalisation, des viols massifs de femmes, la destruction de l’environnement.
Il y a un génocide là bas. C’est une chose d’en parler, mais s’en est une autre d’adresser les causes de ces innombrables pertes de vies humaines et violations de droits fondamentaux.
Lorsqu’on saura qu’on finance nos piscines creusés avec les retombées de nos placements dans des compagnies violant les droits humains, peut-être qu’on arrivera à rompre collectivement le silence des gens qui se disent bien...