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Restrictions aux transferts des prisonniers de Guantanamo,
Ce n’est pas de sitôt qu’un détenu de Guantanamo en sortira, sinon les pieds devant. Même pas la douzaine de ceux qui ont été jugés aptes à leur libération. La loi adoptée (le 30 décembre 2011), maintient toutes les restrictions à leur transfert vers d’autres prisons. Le Général Jeh Johnson, conseiller au Pentagone, juge que « les conditions exigées pour le faire sont si onéreuses que presque impossibles à satisfaire ». Aucun détenu n’a d’ailleurs été transféré depuis que ces restrictions ont été introduites durant l’« entre session » [3] 2010.
Dans son communiqué, le président Obama dit qu’il y avait des restrictions « qui introduisaient des violations de la séparation des pouvoirs tels que le stipule la Constitution. Mon administration va les interpréter de façon à ne pas créer de conflits constitutionnels ». Cela veut dire qu’il pourrait ne pas tenir compte des restrictions aux transferts. Mais comme ça fait quatre ans qu’elles sont là sans être mises en échec, je suis dubitatif.
Comme la Maison Blanche a renoncé à son droit de veto sur la version finale de la loi, il fallait s’attendre à ce résultat. C’est le dernier coup tordu dans une lutte bien plus large pour déterminer les contours du champs de bataille et pour savoir jusqu’à quel point les questions légales associées à la politique américaine de lutte contre le terrorisme, donc contre le groupe Al- Quaïda, permettront au gouvernement d’ignorer les limites de son pouvoir qui existent pourtant depuis longtemps. Pour une fois, les Américains vont peut-être reconnaître que ces débats les affectent personnellement ; qu’ils ne concernent pas seulement les étrangers vite étiquetés « terroristes » et privés de tous droits.