La manifestation nationale du 3 octobre est une autre démonstration éloquente de cette détermination. Ce sont 150 000 personnes qui ont exprimé leur ras-le-bol en marchant dans les rues de Montréal. Du jamais vu dans l’histoire de la négociation du secteur public ! Aussi, dans les milieux de travail, les travailleuses et les travailleurs font connaître leur colère à l’employeur de mille et une manières : auto-collants, occupations de conseil d’administration ou de bureaux de patrons, correction de travaux dans le corridor, zumba militante, port de t-shirts, etc… Aussi, lors des deux semaines de perturbations socioéconomiques, les syndiqué- es se sont attaqués à des symboles puissants tels que les banques et les institutions financières. Le gouvernement prétend que les coffres de l’État sont vides et qu’il n’a pas les moyens de satisfaire les demandes des membres du Front commun. Nous lui répondons que c’est faux ! Il s’agit d’une question de volonté politique. La population aurait tout à gagner si le gouvernement allait chercher l’argent là où il est, dans les poches des entreprises et des institutions financières qui profitent d’abris fiscaux fort généreux tout en se livrant à des pratiques d’évasion et d’évitement fiscaux.
Malgré que les syndiqué-es durcissent le ton, le Conseil du trésor demeure inflexible, qu’il s’agisse du retard salarial des employé-es de l’État, de la précarité en emploi, du recours au secteur privé pour la prestation de services ou de la question de l’autonomie professionnelle. Après un an de pourparlers avec le gouvernement, ces questions cruciales demeurent toujours sans réponse.
Par ailleurs, les innombrables demandes patronales aux différentes tables de négociations sectorielles constituent autant d’attaques aux conditions de travail de dizaines de milliers de personnes. Plus grande disponibilité, flexibilité et mobilité de la main-d’oeuvre, modifications aux horaires de travail et introduction d’horaires atypiques, restriction de droits syndicaux, alourdissement de la tâche, attaques à l’autonomie professionnelle, modifications des règles de sécurité d’emploi, organisation du travail, sous-traitance, privatisation de services, etc., la liste des demandes est telle qu’il est légitime de se demander si le gouvernement ne profite pas de cette négociation pour poursuivre son oeuvre de démantèlement de l’État québécois.
La grève : notre force !
Devant l’attitude du gouvernement libéral, notre riposte doit être forte. C’est sur cette base que les 400 000 travailleuses et travailleurs membres du Front commun lanceront leur mouvement de grève tournante. C’est donc en alternance que les différentes régions du Québec seront en grève au cours des prochaines semaines. Pour les régions de Montréal et de Laval, le calendrier prévoit une journée le 29 octobre, puis deux jours consécutifs les 16 et 17 novembre. Les 1er, 2 et 3 décembre, tous les syndicats du Front commun seront en grève en même temps partout au Québec. Faire toujours plus avec toujours moins, ça suffit ! Menons cette bataille avec détermination pour la défense de nos services publics et pour l’amélioration de nos conditions de travail. ?